Les salariés de l’antenne limousine de France 3 ont voté lundi une grève illimitée pour dénoncer la suppression du traditionnel décrochage local de la soirée électorale des législatives, historiquement diffusé depuis son studio de Limoges, a-t-on appris de sources syndicales. «Il ne s’agit pas de faire de l’irrédentisme, mais d’attirer l’attention du siège régional, désormais à Bordeaux, sur la politique qui consiste à plaquer le fonctionnement de notre chaîne sur la réforme des régions. Nous sommes une chaîne locale, et nos usagers souhaitent connaître les résultats et analyses qui les concernent au plus près», a expliqué Cécile Descubes, représentante du Syndicat national des journalistes (SNJ). Depuis le 1er janvier 2016, le Limousin, l’Aquitaine et Poitou-Charentes ont fusionné en une seule grande région, la Nouvelle-Aquitaine. Le mouvement, lancé à l’appel de l’intersyndicale CGT-SNJ-CFDT, fait suite à deux grèves déclenchées début mai. Il est suivi par 38% des salariés, surtout à la rédaction, selon la direction. «Bordeaux nous a d’abord proposé un Facebook live. Or nous sommes journalistes de télé, et nous avons une mission de service public auprès de nos téléspectateurs, qui ne sont pas tous sur les réseaux sociaux», ajoute Cécile Descubes, qui réclame «un vrai décrochage les deux soirs des élections, comme il en a toujours été». Selon les syndicats, une seconde négociation avait conduit la direction à proposer d’insérer dans les émissions des soirées électorales, qui seront diffusées depuis Bordeaux, deux inserts de débat Limousin, de 5’ chacun, sur les 2 premières tranches de la soirée en plus de celle initialement offerte en 3ème partie de soirée. Une proposition «incohérente» pour les syndicats. «J’ai proposé à Limoges, comme à Poitiers et à Bordeaux, que les 2 premières tranches – soit deux fois 45’ – soient réalisées depuis le plateau des élections qui se trouve à Bordeaux, avec un journaliste de chaque ancienne région pour donner les résultats, les réactions et les directs de l’ensemble du territoire», a expliqué la directrice régionale, Laurence Mayerfeld. «Sachant que France 3 Aquitaine et France 3 Poitou-Charentes ont accepté», a-t-elle poursuivi. «Les mercredis, avant chaque tour de scrutin, avant «Questions pour un champion», il y aura des débats dans chaque région. Les lendemains de scrutin, il y aura une heure d’émission à 13h00 dans chacune des antennes», a ajouté la directrice régionale. Les 120 salariés de l’antenne locale se réuniront à nouveau mardi matin pour décider des suites du mouvement.
