France Culture: Jean-Louis Bourlanges met un «terme définitif» à sa participation à «L’Esprit public»

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L’ancien député européen Jean-Louis Bourlanges a mis dimanche un «terme définitif» à sa participation à l’émission de France Culture «L’Esprit public», à la suite de la décision de la radio de l’écarter de l’antenne jusqu’à l’élection présidentielle en raison de son «engagement public» auprès d’Emmanuel Macron.

«Après plus de 15 ans de présence hebdomadaire au coeur de la Maison ronde, cette décision me coûte mais elle est inévitable», assure l’ex-eurodéputé centriste, dans une lettre lue à l’antenne par le présentateur de l’émission, Philippe Meyer, et mise en ligne sur le site de France Culture.  Philippe Meyer avait auparavant lu à l’antenne une lettre de la directrice de France Culture, Sandrine Treiner, au sujet de la fin de la participation de M. Bourlanges à cette émission de débats dominicale. Dans ce courrier, Mme Treiner évoque d’abord le problème du «temps de parole»: «En l’occurrence, l’engagement public de Jean-Louis Bourlanges auprès d’Emmanuel Macron pose un problème insoluble», estime-t-elle.

«A France Culture, où l’on accueille moins souvent de parole politique que sur les grandes antennes généralistes d’information, il est demandé depuis longtemps à chaque émission d’équilibrer en son sein les temps de parole, seule manière de veiller au respect du pluralisme», a précisé en soirée la radio dans un communiqué. «L’Esprit public n’étant plus en mesure de le faire, ni la chaîne en mesure de le compenser, nous ne pouvions que prendre la décision de demander à Jean-Louis Bourlanges de se retirer de l’émission jusqu’au 8 mai», ajoute-t-elle. Dans sa lettre, Mme Treiner s’interroge aussi sur «la question de la crédibilité» des antennes. «Comment une personnalité déclarée aux côtés d’un candidat pourrait-elle raisonnablement continuer à commenter la campagne électorale et donc son propre candidat et ses adversaires ? C’est évidemment impensable», estime la patronne de France Culture en proposant à M. Bourlanges de retrouver l’antenne après l’élection. L’ex-vice-président de l’UDF refuse pour sa part d’être «un intermittent de la censure» et a annoncé un «terme définitif à (sa) participation». Il dénonce une décision «incohérente» de la radio. «Je ne participe pas à cette émission en qualité de journaliste tenu à un devoir de neutralité et d’impartialité, ce que je ne suis pas et que je n’ai jamais été, mais comme ce que Raymond Aron appelait «un spectateur engagé», invité en raison et non en dépit de ses prises de position dans le débat public», écrit-il. Il estime que «la raison véritable» de la décision de la radio tient aux réactions suscitées par des propos qu’il a tenus en février dans l’émission à l’encontre de François Fillon, qualifié de «sournois, arrogant et corrompu». «Bien que je ne sois pas seul à formuler une appréciation aussi sévère sur M.Fillon, je comprends que mes propos aient pu choquer certains auditeurs et je ne peux que le regretter», souligne M. Bourlanges.