France Télévisions : le Sénat émet un avis défavorable sur le Contrat d’objectifs et de moyens 2016-2024

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France Télévisions n’a pas prévu de réformes assez importantes pour avoir un modèle économique soutenable, a sanctionné mercredi la Commission culture du Sénat, émettant un avis défavorable sur le Contrat d’objectifs et de moyens 2016-2024 du groupe public (COM). 

«Ce projet de COM n’engage pas assez franchement la réforme de l’entreprise concernant en particulier les effectifs de France 3, la mobilisation de la filière interne de production et la réduction du coût des achats de programmes», a souligné le rapporteur Jean-Pierre Leleux dans un communiqué. 

La commission de la Culture a émis un avis défavorable à l’ensemble du Contrat d’objectifs et de moyens, suivant la recommandation de son rapporteur. «La dégradation du climat social constitue un frein aux réformes dans l’entreprise», a notamment souligné Jean-Pierre Leleux, alors que les conflits s’enchaînent depuis plusieurs mois entre les salariés du groupe et leurs directions. 

Le sénateur a également pointé un niveau de prévision des recettes publicitaires qui ne tient pas compte, selon lui «de la progression inéluctable des grands acteurs de l’internet». 

L’absence d’une réforme de la contribution à l’audiovisuel public, réclamée par la présidente de France Télévisions, «met en danger» le rendement de France Télévisions et fragilise le financement des 215 millions d’euros supplémentaires prévus sur la durée du Contrat d’objectifs et de moyens, selon le sénateur. 

Le rapporteur a par ailleurs salué plusieurs décisions prises par Delphine Ernotte, comme l’accroissement des crédits en faveur de la création ou le rapatriement des droits attachés aux programmes. «Le lancement réussi de la chaîne France Info démontre que des regroupements sont possibles», a-t-il également souligné. 

Le sénateur LR (droite) s’est enfin interrogé sur le sens d’un COM applicable pendant cinq ans, qui entrera en vigueur quelques mois avant les échéances électorales de 2017. 

«Les choix politiques – voire dans certains cas l’absence de choix – ne sauraient engager la majorité qui aura la charge de conduire la politique de la Nation après 2017», a déclaré Jean-Pierre Leleux. Le gouvernement aurait dû selon lui proposer l’adoption d’un COM provisoire pour douze mois.