France Télévisions va lancer en mars 2017 un service de vidéos par abonnement

335

France Télévisions va lancer en  mars 2017 un service de vidéos à la demande par abonnement qui proposera d’autres contenus que ceux diffusés sur les chaînes du groupe, a annoncé la directrice du développement commercial Laetitia Recayte, dans un entretien au Monde mardi. «Nous allons lancer le 31 mars 2017 une offre de vidéo à la demande par abonnement qui sera généraliste, avec des séries, du documentaire, des programmes jeunesse et du cinéma», indique Laetitia Recayte, qui chapeaute les filiales de France Télé en charge de la publicité, de la distribution et de la production (France Télévisions Publicité, France Télévisions Distribution et Multimédia France Production). Le marché de la vidéo à la demande par abonnement (SVOD) aiguise les appétits: Vivendi, propriétaire du site de Svod Canalplay a récemment annoncé une alliance avec l’italien Mediaset pour créer un «Netflix latin» tandis que SFR va doper sa plateforme Zive avec des contenus originaux. Mais Laetitia Recayte estime qu’«il y a la place pour une offre de service public qui dépassera évidemment les contenus de France Télévisions». «La plupart des groupes audiovisuels publics dans le monde ont développé des offres payantes», poursuit-elle. Cette future offre devrait permettre à France Télévisions de développer et diversifier ses sources de revenus, l’une des missions de la directrice du développement commercial nommée à ce poste fin août par Delphine Ernotte.

Pour cela, Laetitia Recayte plaide également pour un assouplissement de l’interdiction de diffuser de la publicité en soirée sur les chaînes du groupe public. «France Télévisions ne peut pas diffuser de publicité en soirée. C’est une question sur laquelle, à mon sens, il faudra un jour revenir, pour nous donner des marges de développement – le potentiel est de 100 millions d’euros», explique-t-elle au «Monde». «Plutôt que des restrictions, je préférerais un système où nous puissions nous autoréguler, à l’image de ce que nous faisons pour les programmes jeunesse», ajoute-t-elle. «J’ai l’impression qu’il n’y a eu aucun enseignement tiré de ce qui s’est passé en 2009, quand nous avons perdu la publicité en soirée et les deux tiers de notre budget. Cela a-t-il profité aux chaînes privées ? Non : la moitié de notre perte a migré vers le numérique, un marché qui échappe aux télés et ne finance pas la création», déplore cette ancienne productrice, passée chez Newen («Plus belle la vie»).