France Télévisions/Bygmalion: l’affaire jugée à partir d’aujourd’hui

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L’ex-patron de France Télévisions Patrick de Carolis et l’ancien dirigeant de Bygmalion Bastien Millot sont jugés à partir de lundi pour une affaire de favoritisme impliquant le groupe public de télévision et la société de communication. Ils retrouveront au tribunal correctionnel Camille Pascal, ex-secrétaire général de France Télévisions. Le procès se tiendra sur six demi-journées d’audience, jusqu’au 24 novembre. Dans cette autre affaire Bygmalion, moins retentissante que celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, il est reproché aux prévenus d’avoir signé en 2008 et 2009 de juteux contrats au mépris des règles encadrant la commande publique. Selon une source proche du dossier, Bygmalion a facturé près de 1,5 million d’euros entre 2009 et 2013 au groupe public de télévision.France Télévisions a payé la société de communication pour faire de la veille internet, traiter le courrier des téléspectateurs, fournir des conseils stratégiques, mettre à jour son site internet, ou encore écrire un discours du président aux salariés, cette dernière prestation par exemple étant payée 5.860 euros hors taxes, selon la même source.Les enquêteurs ont relevé que France Télévisions n’avait pas procédé à la «mise en concurrence» obligatoire pour ces contrats litigieux. Si Camille Pascal, alors secrétaire général, a passé les commandes, selon les enquêteurs il ne «porte pas seul la responsabilité» des malversations. Patrick de Carolis lui-même aurait voulu continuer à travailler avec Bastien Millot, membre de sa garde rapprochée à France Télévisions, d’après la même source. Embauché le 1er septembre 2005 comme «directeur délégué» auprès du patron de France Télévisions, M. Millot a pris en octobre 2008 un congé sabbatique. Ce proche de Jean- François Copé, passé par plusieurs cabinets ministériels, a alors fondé Bygmalion et décroché les contrats litigieux. M. Millot a démissionné de France Télévisions en octobre 2010, quelques mois après que M. de Carolis eut quitté la présidence. Les deux hommes sont restés ensuite en affaires, M. de Carolis effectuant par exemple une mission de conseil, payée 120.000 euros, pour Bygmalion en 2011-2012.