France TV : le retour de la pub serait «inconséquent», selon Schrameck (CSA)

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Olivier Schrameck, le président du CSA (Conseil supérieur de l’Audiovisuel) a estimé qu’il serait «inconséquent» pour le Conseil de se déclarer favorable à un retour de la publicité sur France Télévisions en soirée, comme le réclame son président Rémy Pflimlin. 

Rémy Pflimlin a récemment réclamé le retour de spots de publicité en soirée sur  les chaînes publiques, en estimant le manque à gagner publicitaire pour France Télévisions, en 2013, à environ 15 millions d’euros. 

Début septembre, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a jugé que ce sujet n’était «pas un tabou absolu» mais que la question ne se posait pas «dans l’immédiat». «Il serait inconséquent, alors que nous avons pris en compte l’équilibre des marchés publicitaires le 29 juillet, que de se déclarer immédiatement favorable à un positionnement différent» sur «des recours au marché publicitaire susceptibles de léser des chaînes en véritables difficultés financières, qui ne se financent que grâce à la ressource publicitaire», a déclaré M. Schrameck sur de France Inter. 

Le 29 juillet, le Conseil supérieur de l’Audiovisuel avait refusé à la chaîne d’info LCI (groupe TF1), à la chaîne culturelle Paris Première (M6) et à la chaîne documentaire Planète+ (Canal+) de passer en gratuit, au motif que le marché publicitaire était trop étroit pour les financer et que l’arrivée de nouveaux acteurs déstabiliserait les chaînes existantes. «Nous avons affaire à un marché très complexe où nous devons prendre en compte toutes les interactions», a estimé M. Schrameck. «En mai 2013, le CSA a dit ne pas être favorable à l’extension de la publicité» sur France Télévisions». 

La logique nous conduit à penser que tant que les conditions publicitaires et économiques n’auront pas marqué de redressement, le problème ne se pose pas de manière différente de celui de l’année dernière». 

M. Schrameck s’est aussi inquiété de la faiblesse économique des chaînes de la TNT gratuite lancées fin 2012, «tout particulièrement BFMTV, iTélé, l’Equipe 21 et RMC Découvertes». Ces six chaînes (qui comprennent aussi Chérie 25 et Numéro 23, ndlr) sont «très fragiles» et ont un déficit d’exploitation cumulé qui «dépasse 75 millions d’euros», a-t-il dit. 

De son côté, le Président Directeur Général  de TF1 Nonce Paolini s’était élevé la semaine dernière contre l’idée d’autoriser de nouveau de la publicité sur France Télévisions le soir. 

«On a empêché LCI d’aller sur le clair au motif qu’il n’y avait pas suffisamment de publicité pour une chaîne qui aurait pu faire 1% d’audience. Je ne vois pas comment il pourrait y avoir assez de publicité pour le groupe France Télévisions, qui doit se réformer», avait-il fait valoir sur RTL.