F. PELLISSIER (Groupe TF1) : «On s’est donné les moyens pour toucher tous les publics avec la Coupe du Monde de Football»

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Dans une stratégie multichaînes toujours plus assumée, le Groupe TF1 prépare la Coupe du Monde de Football qui se tiendra cette année en Russie à partir du 14 juin 2018. Les 28 plus beaux matchs de la compétition, avec toutes les rencontres de l’Equipe de France seront diffusés en exclusivité en clair. Cela comprend notamment 5 huitièmes de finale, 3 quarts de finale, les demi-finales, la petite finale ainsi que la Finale de la compétition. Rencontre avec François PELLISSIER, Directeur des Sports du Groupe TF1. 

MEDIA +

Le Groupe TF1 souhaite une «résonance particulière» pour un «dispositif exceptionnel» autour de la Coupe du Monde de Football. Quelle est l’ambition initiale ? 

FRANÇOIS PELLISSIER

L’ambition de départ a été d’effectuer une sélection des 28 plus belles affiches de la compétition.  Il s’agissait d’ailleurs du même nombre de matchs que nous avions lors de la Coupe du Monde au Brésil en 2014. En parallèle, notre volonté était aussi d’acquérir les droits de la compétition pour le Groupe TF1, ce qui n’était pas le cas lors des deux dernières éditions (en 2010 et 2014).

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Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Dorénavant, nous avons la faculté de diffuser des images de la compétition sur l’ensemble de nos chaînes et supports, comme bon nous semble. Nous pouvons ainsi exploiter les 28 matchs sélectionnés par TF1 pour une durée illimitée sur nos antennes. En revanche, nous sommes limités à une certaine durée sur les autres matchs diffusés en exclusivité sur beIN SPORTS. On aura ainsi 8 minutes par magazine et 2 minutes maximum d’extraits par match. En conséquence, nous aurons beaucoup de matière pour nourrir nos émissions dédiées.

MEDIA +

Le profil de votre téléspectateur sur le football a-t-il évolué depuis l’arrivée de beIN SPORTS sur le marché ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Comme nous proposons exclusivement des événements très fédérateurs, ils continuent à réunir tous les publics. En termes d’audience sur la Coupe du Monde en 2014, les 28 matchs au Brésil réunissaient en moyenne 9 millions de téléspectateurs. On ne peut pas dire qu’il y ait eu des conséquences avec l’arrivée de beIN SPORTS. D’ailleurs, je le répète assez souvent, je crois beaucoup à la complémentarité entre le payant et le gratuit. Ça a fonctionné sur l’Euro 2012, l’Euro 2016, la Coupe du Monde 2014 et cela fonctionnera en 2018. beIN SPORTS détient toute la compétition, nous avons les 28 plus belles affiches en clair. Cela permet à l’ensemble des Français et à tous ceux qui consomment le football de manière un peu plus irrégulière d’être présents sur ces grandes compétitions. La force d’une Coupe du Monde de Football, c’est sa rareté. C’est pourquoi nous parvenons à réaliser des scores d’audiences aussi élevés. Les 5 matchs de l’Equipe de France en 2014 avaient réuni 15 millions de téléspectateurs en moyenne.

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Le décalage horaire avec la Russie, est-ce un souci pour TF1 ?

FRANÇOIS PELLISSIER

La diffusion de matchs avec L’Equipe de France le samedi à midi fera inévitablement venir du monde. Je me souviens d’une finale de Coupe du Monde de Rugby en Nouvelle Zélande à 9h00 qui avait réuni 18 millions de personnes. Je ne suis pas inquiet sur la capacité du public à se mobiliser pour venir regarder un match à des horaires un peu inhabituels. Pour le reste, nous aurons des matchs à 20 heures, ce qui nous permettra ensuite de traiter les rencontres de la journée et revenir sur l’actualité des Bleus dans «Le Mag» en Prime Time. Sur le premier tour, nous aurons 11 matchs à 20 heures. De ce fait, les JT commenceront à 19h15.

MEDIA +

Programmer «Le Mag de la Coupe du Monde» présenté par Denis Brogniart en Prime Time, est-ce un risque limité ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Quand on voit les scores d’audience que nous avons pu enregistrer sur nos magazines pendant l’Euro ou la Coupe du Monde 2014, ils étaient très performants. Ce n’est donc pas un risque et nous avons construit un magazine encore plus ambitieux. On s’est donné les moyens pour toucher tous les publics à la fois à travers les fans de foot qui s’y retrouveront mais aussi l’ensemble des téléspectateurs. On va traiter les à-côtés. Nous aurons un people invité à chaque magazine qui viendra partager sa passion. Nous proposerons également des séquences en réalité virtuelle et en réalité augmentée tout à fait nouvelles. Nous aurons des magazines très rythmés et pleins de belles histoires à raconter.

MEDIA +

Combien de personnes dépêchez-vous en Russie ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Entre la technique, la production, les journalistes, il y aura une cinquantaine de personnes qui seront sur place pendant la Coupe du Monde.

MEDIA +

Avez-vous des caméras supplémentaires pour les matchs des Bleus ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Oui, nous aurons une caméra supplémentaire, ainsi qu’un studio dans les stades pour réaliser les interviews d’après matchs.

MEDIA +

TMC et TFX auront leur part du gâteau sur cet événement. Est-ce une logique que vous allez intensifier sur d’autres sports ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Cela fait partie de la stratégie multichaînes. Sur TMC, nous l’avions testé sur le handball, le rugby, l’Euro 2016 ainsi que deux rencontres avec l’Equipe de France. Le 24 juin prochain, nous aurons les essais du Grand Prix de France sur TMC. A la rentrée, nous partagerons également le premier choix des matchs de qualification sur la TNT.

MEDIA +

La quotidienne de «Téléfoot» sur TFX, est-ce un test en vue d’être prolongée ?

FRANÇOIS PELLISSIER

Ce n’est pas à l’ordre du jour. Installer une quotidienne de «Téléfoot» présentée par Thomas Mekhiche à 20h50 nous paraissait cohérent par rapport au positionnement de la chaîne et durant la Coupe du Monde.