G. MARQUE-BOUARET (FIGRA) : «Les documentaires passent de plus en plus souvent par le moule du formatage»

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La 26ème édition du Festival International du Grand Reportage d’Actualité (FIGRA) se tiendra du 13 au 17 mars 2019 à Saint-Omer. Quels sont les moments clés de ce rendez-vous attendu des professionnels et du grand public ? Réponse avec Georges MARQUE-BOUARET, Délégué Général du FIGRA.

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Quelle est la vocation du Festival International du Grand Reportage d’Actualité ?

Georges MARQUE-BOUARET

Notre ambition est de réunir pendant 4 jours et demi tous les grands reportages et documentaires de société diffusés par des chaînes essentiellement françaises et européennes, dans un contexte de projections sur grand écran. Les films sont évidemment accessibles au grand public. Les professionnels bénéficient d’une exposition non négligeable pour expliquer leur démarche. Nous ambition est de réunir entre 12.000 et 15.000 spectateurs.

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Quels sont les enjeux du FIGRA ?

Georges MARQUE-BOUARET

Mettre en valeur une certaine idée du documentaire et du grand reportage. Nous faisons en sorte que le spectateur soit plongé dans une histoire, quelle qu’elle soit. A la fin de la projection, des questions peuvent se poser. Nous mettons en lumière des films qui donnent du sens et qui incitent à la réflexion.

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Une quête de sens pour lutter contre les Fake News ?

Georges MARQUE-BOUARET

Absolument ! On en oublie que derrière ce métier de l’image, il n’y a pas que des journalistes de l’immédiat. Il y a aussi des reporters qui prennent le temps d’enquêter. Nous célébrons la confiance qui lie le journaliste au public.

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Vous mettez d’ailleurs en avant l’éducation à l’image et à l’information…

Georges MARQUE-BOUARET

Oui, c’est très important. Nous le faisons depuis l’origine du festival. A cette occasion, nous organisons deux Master Class qui vont dans ce sens. 

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La stratégie du FIGRA évolue-t-elle avec le temps ?

Georges MARQUE-BOUARET

Notre stratégie s’est plutôt confortée. Au fil du temps, nous avons installé 5 compétitions : «Terres d’Histoire», «Autrement vu», «Coup de pouce» ainsi que des «Compétitions internationales» sur les films de plus ou de moins de 40 minutes. C’est la base sur laquelle nous nous appuyons. A cela, nous ajoutons systématiquement une exposition, une vidéothèque, etc.

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D’autres débats sont-ils prévus ?

Georges MARQUE-BOUARET

Le principal débat portera sur la thématique suivante : «Documentaire : œuvre ou produit ?». On s’aperçoit que les films passent de plus en plus souvent par le moule du formatage. Les films doivent généralement respecter un standard imposé par les diffuseurs, pour des raisons souvent inexpliquées. Ces œuvres sont-elles encore originales, leurs auteurs sont-ils encore des auteurs, ou deviennent-ils des fabricants de produits commerciaux ? Autant de questions de fond que nous posons.