Gérard Lanvin à l’affiche du film «Les Lyonnais»

692

Avec la maturité, Gérard Lanvin, interprète de «Momon», le boss des «Lyonnais», d’Olivier Marchal, qu’il défend avec ardeur, a retrouvé le haut de l’affiche d’où il avait été écarté pendant une décennie. La belle crinière argentée qu’il arbore dans le film «Les Lyonnais» (sortie le 30 novembre) a été coupée ras, mais le teint hâlé est toujours là et la carrure d’ex-rugbyman aussi, quand il confie, à 61 ans – «62 en juin» -, son plaisir de jouer et son manque d’appétit pour ce milieu. «Le métier m’a jeté dix fois mais finalement je suis toujours là, grâce aux spectateurs», assure-t-il. «Avant, on faisait un cinéma de bourgeois, je venais de la rue, des comédies populaires, j’ai été puni plusieurs fois pour avoir dit ma vérité». Il balance des noms, en vrac: «si on en dit du mal, on paye l’addition comptant. Moi, je ne suis l’ami de personne et l’ami de tout le monde, je n’ai pas de tribu». Finalement, «la renaissance est arrivée au tournant du 21e siècle avec des (Fred) Cayavé, Marchal». Et pourtant les choses avaient fort mal démarré avec Marchal l’ancien flic, «vingt ans de bouderie» pour avoir refusé de tourner dans une série télé qui amorçait sa reconversion en cinéaste. «Le concept était mauvais», se rappelle aujourd’hui Lanvin. ««MR 73», «36 Quai des Orfèvres», il m’a délibérément écarté… Finalement on s’est retrouvé sur «Le Fils à Joe»» où ils sont tous deux acteurs. «Pour aller ensemble vers ce film il fallait cuver, purger tout ça. On a parlé pendant des heures et à partir de là, on a partagé 2 ans de vie commune», enchaînant «Les Lyonnais» sur le rugby de «Joe». De sa rencontre, la bonne, avec Olivier Marchal, Gérard Lanvin dit qu’ensemble ils ont «bu des vignes entières» – sans jamais être malades, précise-t-il. «On est heureux ensemble. Et aujourd’hui, c’est dur de vivre séparés». Autant dire qu’il s’est jeté avec bonheur dans le rôle d’Edmond Vidal, ce gitan qui a mal tourné pour «Une poignée de cerises» volées, le titre de son autobiographie.