«Un homme à la hauteur», un conte de fées moderne en salles mercredi

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Comment séduire une blonde idéale lorsqu’on ne fait qu’1,36 mètre? Dans «Un homme à la hauteur», conte de fées moderne en salles mercredi, un tout petit Jean Dujardin relève le défi grâce à son charisme XXL. L’acteur oscarisé pour «The Artist» y campe un architecte à succès, bel homme, drôle, sûr de lui, à ce détail près: il est minuscule. D’où quelques complications lorsqu’il s’agit de séduire la belle Diane, brillante avocate incarnée par Virginie Efira.

«Pour éviter un côté pathos, il nous fallait un personnage qui fait moins d’un mètre quarante mais à part ça qui a tout pour plaire. Donc on s’est dit qu’il nous fallait l’acteur avec le plus de charisme possible. D’où Jean Dujardin», a expliqué le réalisateur Laurent Tirard, en marge du festival du film français de Los Angeles Colcoa.

Pour Laurent Tirard «ça fait partie de la jubilation du film» de «voir un acteur très connu ainsi réduit, et ça aide aussi à passer dans la catégorie conte de fées». «Un homme à la hauteur» est un remake de la comédie argentine «Corazon de Leon», par laquelle Laurent Tirard dit avoir été séduit. «Il y avait là un vrai sujet, fort, audacieux, inattendu et j’ai tout de suite vu dans cette comédie un vrai potentiel émotionnel», explique le cinéaste, auteur de «Molière» (2007), «Le petit Nicolas» (2009) ou «Astérix et Obélix: au service de sa majesté» (2012). «Comme le film était très marqué «sud-américain» – c’était un vrai mélo qui frôlait le genre de la telenovela -, je trouvais que ça avait du sens de le remanier à la sauce européenne», ajoute-t-il.

A l’heure où les appels à la diversité dans le cinéma se multiplient, Laurent Tirard estime que prendre un acteur réellement petit aurait changé le concept du film, l’aurait éloigné de la légèreté pour en faire «quelque chose de plus âpre, plus documentaire».

Cet ex-critique de film pour le magazine «Studio», qui a suivi des études de cinéma à la prestigieuse New York University, dit croire «beaucoup à la puissance du conte». «On vit dans une société globalement terre à terre et quand on a des messages à faire passer, plus on peut prendre de distance, mieux c’est», estime le cinéaste. «Si je dis à un enfant «tu ne dois jamais t’éloigner du droit chemin», l’enfant va penser «ouais, c’est ça, t’as raison», si je lui dit «c’est l’histoire d’un petit chaperon rouge et sa maman lui dit tu ne dois pas t’éloigner du chemin mais dans la forêt elle rencontre un gros loup, etc», je déguise le message et je le fais passer dans son inconscient», fait-il valoir.

Dans «Un homme à la hauteur», pour que le conte fonctionne et pour rapetisser Jean Dujardin d’un coup de baguette magique, Laurent Tirard a bien entendu fait appel à la fée numérique. Parfois, le cinéaste et son équipe se sont contentés de quelques trucages «d’une simplicité enfantine», comme faire jouer Dujardin à genoux dans certaines scènes, ou le faire reculer de quelques pas pour que, par illusion d’optique, il ait l’air plus petit.  «Il y a eu autant de trucages à la prise de vue que d’effets spéciaux numériques réalisés en post-production», explique-t-il.