«Human flow» dans les salles mercredi

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L’artiste chinois Ai Weiwei s’est attaché à montrer l’humanité pour en faire la matière première de «Human Flow» (le flot humain), un ambitieux documentaire sur les migrants à travers la planète. Ce film sur l’exil, la précarité, tout juste sorti en Belgique, arrive dans les salles françaises mercredi, avant la Suisse, le mois prochain. L’artiste et dissident a voulu donner un visage à la crise migratoire, en marge de la 74e Mostra de Venise en septembre. «Vous voyez chaque jour des reportages sur ces tragédies. Mais après avoir un peu travaillé la question, vous réalisez que ces reportages sont tous les mêmes. Ils disent ce qui est choquant, ils parlent de la violence, de la crise», jugeait l’artiste, devenu l’un des symboles mondiaux de la dissidence. «Notre film est différent. Il cherche à remettre les réfugiés dans un contexte plus historique, à leur donner plus d’humanité et à raconter leur vie de tous les jours: comment une femme tient son enfant, comment un enfant met ses chaussures, comment un homme allume sa cigarette», ajoutait-il. «Tous ces détails nous parlent. Vous pouvez comprendre ainsi qu’ils sont des êtres humains, même dans ces conditions que vous ne pouvez même pas imaginer», expliquait Ai Weiwei, 60 ans. Le journalisme cherche avant tout et depuis longtemps à rassembler les images les plus choquantes d’un événement, selon le créateur chinois. Et en ce qui concerne les réfugiés, «il ne s’est jamais vraiment intéressé à évoquer en profondeur qui sont ces réfugiés ou les raisons pour lesquelles il sont là», affirmait-il