«In the fade», un rôle très difficile pour Diane Kruger

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C’est le rôle le plus intense et le plus acclamé de sa carrière mais quand Diane Kruger a joué une femme qui perd dans un attentat son mari et son fils, elle-même vivait une tragédie personnelle. La star de cinéma et top-modèle allemande tournait «In the Fade», le thriller de son compatriote d’origine turque Fatih Akin, quand elle a appris que son beau-père était mort. Wolfgang Bieneck – le compagnon de longue date de sa mère, les parents de l’actrice ayant divorcé lorsqu’elle était adolescente – était une figure importante dans sa vie, et l’accompagnait souvent sur les tapis rouges. «J’avais l’impression de sombrer dans le chagrin et la peine. Que je n’en sortirais jamais», raconte la comédienne de 41 ans, connue pour ses rôles dans des grosses productions comme «Troie» ou «Inglourious Basterds». «In the Fade» a été filmé chronologiquement, lui permettant de puiser dans l’état d’esprit fluctuant de son personnage, et dans ses propres émotions, s’inspirant aussi de visites à des familles de victimes d’attentats. «Je n’ai jamais ressenti autant de tension, de sensations, j’avais l’impression que je ne pouvais pas m’en débarrasser la nuit, les week-ends», explique-t-elle. Son incarnation de Katja, mère en deuil tatouée qui se drogue pour tenir le coup, lui a valu un prix d’interprétation au dernier festival de Cannes. Le film est nommé pour les Golden Globes et en pré-sélection pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. C’est déjà à Cannes, où elle faisait partie du jury en 2012, qu’elle a rencontré Fatih Akin, cinéaste acclamé pour des films comme «Head On» et «De l’autre côté». «C’était un réalisateur de rêve pour moi. J’avais vu tous ses films. Je suis allée le voir et je lui ai dit «si vous avez quelque chose à venir, s’il vous plait souvenez-vous de moi.» Ca lui a pris cinq ans mais il l’a fait», s’amuse-t-elle.