Pionnière des chaînes jeunesse en France, Canal J célèbre cette année son 30ème anniversaire. Pour en savoir davantage sur l’évolution éditoriale et les nouveaux enjeux de programmations liées à la concurrence, média+ s’est entretenu avec Caroline ADELUS, Directrice des Programmes de Canal J.
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De quelle manière Canal J va-t-elle souffler ses 30 bougies ?
Caroline ADELUS
Lancée le 23 décembre 1985, Canal J est la chaîne pionnière de l’offre jeunesse en France. Son succès ne s’est jamais démenti. Son arrivée dans le PAF symbolisait une forme de reconnaissance de l’enfant d’un point de vue ethnologique au sein d’une famille, mais aussi du fait qu’il devenait un consommateur à part entière. Depuis, il y a eu aussi l’ouverture à toute une industrie de la jeunesse en France avec 19 chaînes actuellement. La part d’audience de Canal J a progressé en l’espace d’un an sur toutes nos cibles majeures : +56% sur les 4-10 ans, +38% sur les 4-14 ans et +67% sur les garçons de 4 à 14 ans (Médiamat’Thématik). Pour fêter cet anniversaire, des festivités auront lieu tout au long de l’année. Nous avons débuté le 13 janvier dernier avec le passage en HD de la chaîne et le changement de look, de logo et de design sonore. A partir du 11 avril, tous les samedis à 18h30, nous proposerons une création originale, «Magic Kids» (Electron Libre – 8X25’). Dans cette émission, 5 enfants aussi attachants qu’espiègles, âgés de 7 à 14 ans réalisent des tours de magie et piègent les adultes par la même occasion. Le programme est à l’image de la chaîne : positif, résolument moderne, premium, cool, générationnel et impertinent. Partenaire historique de l’animation, Canal J prendra aussi la parole lors du prochain Marché International du Film d’Animation d’Annecy (MIFA) qui fête aussi ses 30 ans. Enfin, un nouveau site internet verra le jour d’ici la fin de l’année.
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Canal J a-t-elle la volonté d’être plus offensive dans sa force de proposition ?
Caroline ADELUS
Nous souhaitons surtout que l’identité de Canal J soit totalement reconnaissable dans nos programmes. Ces derniers doivent être à la fois divertissants et innovants, et doivent nourrir des rêves. Chez les concurrents, certaines sitcoms cartonnent auprès des filles. Pourtant, je suis parfois gênée par la facticité des interprètes et des rôles. J’ai une petite fille qui se prend pour «Violetta» et qui a adopté des attitudes maniérées. Ce n’est pas la vraie vie. Avec Canal J, on ne veut pas que nos enfants apprennent à être d’autres personnes, ils doivent rester eux-mêmes. Notre chaîne mise sur l’authenticité et la sincérité. Et depuis quelques mois, nous avons affiné notre programmation. Nous avons aussi multiplié les marathons et nous avons réduit le nombre de dessins animés à l’antenne. C’est une logique de programmation qui s’avère payante. La case «Mega Héros» du mercredi matin, composée de «Power Rangers», «Lanfeust Quest», «Sonic Boom» et «Foot2Rue Extrême», est très consommée. Côté séries inédites, nous lancerons prochainement «Power Rangers: Dino Charge» ou encore «Pokémon» saison 18, le 1er mai.
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Est-ce difficile de se différencier de Gulli ?
Caroline ADELUS
Entre Gulli et les grosses majors américaines de la jeunesse, il faut se différencier. Canal J tente d’être premium, cool et impertinente. De son côté, Gulli essaie d’être culte et familiale. Nous avons toujours été le «renifleur» de séries. Lorsque nous en achetons une, notre perspective est de pouvoir la programmer ensuite sur Gulli. C’est une fratrie passionnante. Pour la rentrée, nous avons des pistes sérieuses. Nous aurons une série décalée et décomplexante, «Looped». Nous pourrions aussi programmer le prochain carton du Japon… Avant cela, pour les 30 ans de Canal J, les animateurs de notre émission «Le Big Jump» (La Grosse Equipe) iront fêter des anniversaires surprises à des familles. Canal J a aussi lancé le Prime des enfants à 19h00 avec la diffusion essentiellement de films d’animation français et européens.
