J.P. BAUDECROUX (NRJ Group) : «On envisage de décliner le NRJ Fashion Week en France»

782

Jean-Paul BAUDECROUX, PDG d’NRJ Group

Développement digital, ambition renforcée, NRJ Group poursuit sa stratégie digitale débutée il y a maintenant 10 ans avec l’expansion des smartphones. Comme le souligne le groupe, «75% des Français ont aujourd’hui une radio dans leur poche et font de NRJ la première marque radio digitale en France». Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Jean-Paul BAUDECROUX, PDG d’NRJ Group. 

MEDIA +

En plus de vos activités radiophoniques et télévisuelles, le digital devient-il le nouveau pilier de la stratégie de NRJ Group ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

Oui, tout-à-fait ! D’ailleurs nous sommes le 1er groupe de radios digitales en France. A ce jour, 75% des Français disposent d’une radio dans leur poche grâce à leur smartphone. Nous sommes la marque radiophonique digitale N°1 dans l’Hexagone. NRJ Group propose près de 220 webradios thématiques et situationnelles qui recensent 45 millions de sessions d’écoutes par mois.

MEDIA +

Depuis quand le travail de digitalisation a-t-il été initié ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

Depuis l’émergence des smartphones il y a 10 ans ! Rapidement, nous avons pris conscience de l’importance de décliner notre marque en mobilité. Notre stratégie digitale consiste à revendiquer une playlist NRJ spécifique à chaque instant de votre vie: pour faire la fête, travailler, pratiquer du sport, etc. Cela nous permet en outre de diffuser tous les genres musicaux, des plus populaires aux plus pointus. Chacune de nos marques dispose de son bouquet de radios : NRJ, Chérie, Nostalgie, Rires et Chansons. Nous misons également sur les podcasts et notre mode hors connexion qui permet d’écouter les contenus dans les transports par exemple.

MEDIA +

Votre stratégie vise-t-elle à concurrencer les plateformes de streaming musical ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

Oui, en partie. Mais les plateformes de streaming ne remplaceront jamais la radio qui est basée non pas sur des algorithmes mais des programmations réalisées par des professionnels humains et basées sur des recherches musicales. Chaque jour, des centaines d’auditeurs sont appelés pour savoir ce qu’ils aiment écouter et ce qu’ils veulent entendre davantage. En Suède, pays de Spotify, qui a une forte pénétration dans la population, les investissements publicitaires sur les radios musicales n’ont jamais été aussi élevés. Depuis 4 ans, ils ont progressé de 38%.

MEDIA +

Pourriez-vous déployer encore plus de radios digitales ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

Je pense que nous avons déjà occupé tous les principaux créneaux et tous les territoires musicaux. Avoir 3.000 webradios n’aurait pas de sens. C’est pourquoi, nous privilégions aussi des playlists éphémères comme à la Saint Valentin, à Noël ou la Nuit de la Saint-Sylvestre.

MEDIA +

Les radios digitales commencent-elles à se monétiser correctement ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

Ce sont encore des petits chiffres mais la monétisation progresse car le modèle est voué à perdurer. Nous allons communiquer prochainement sur notre application gratuite pour qu’elle soit téléchargée davantage. Pour l’instant, nous comptabilisons 15 millions de téléchargements. Nous enrichissons notre univers de marques tout en restant cohérents avec ce que nous sommes. A ce titre, nous ne souhaitons pas encore proposer une option payante sur l’appli. La marque NRJ est symbole de gratuité. La publicité est acceptée et le média radio n’a jamais été un média aussi moderne et aussi efficace.

MEDIA +

Comment la marque NRJ est-elle vouée à rayonner dans l’avenir ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

A la fois en radio, en TV, sur le digital ainsi que sur le terrain. On organise beaucoup d’évènements comme les «NRJ Music Tour», les «NRJ DJ Awards» ou les «NRJ Music Awards». Nos filiales à l’étranger ont des rendez-vous propres tels que la «NRJ Fashion Week» à Zurich. On envisage de décliner ce concept en France. La mode et la musique vont très bien ensemble. Ce sont deux univers voisins qui se recoupent très souvent.

MEDIA +

Quel bilan de fin d’année dressez-vous de vos activités TV et radio ?

JEAN-PAUL BAUDECROUX

Notre activité radiophonique est globalement stable même si nous avons souffert de la fraude de Fun Radio. 11,6 millions d’auditeurs écoutent chaque jour une radio de NRJ Group, c’est la 1ère offre radio commerciale de France sur l’ensemble du public comme sur les 25-49 ans. NRJ est la 1ère radio de France sur les auditeurs de moins de 75 ans. Même si le chiffre d’affaires global du média radio est en baisse de 4%, on essaie d’être à la pointe de l’innovation. Il faut sans cesse se renouveler et se remettre en question. Le lancement d’une appli d’emojis en est l’illustration. La stratégie radio et TV est cohérente et complémentaire. La télévision s’allume à l’heure où les magasins ferment alors que la radio a distribué une grande partie de ses contacts à 19h. Sur les activités télévisuelles, nous avons un problème de développement de l’audience. Sur cible, on enregistre des scores corrects mais nous sommes très vigilants à ce sujet. Nous avons beaucoup d’annonceurs communs en radio et en TV puisque d’un côté, nous sommes la première radio de France sur les Millennials, et de l’autre, la chaîne TV la plus en affinité sur les 15-34 ans avec NRJ12. Chérie et Chérie 25 sont prioritairement destinées aux femmes 25-49 ans. Enfin, NRJ Hits demeure plus que jamais la 1ère chaîne musicale du câble-satellite-ADSL et parvient encore à afficher une progression de +12% sur une vague.