Jean-Paul DIETSCH, Directeur de l’ACPM/OJD
L’ACPM, l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias, a dévoilé ses chiffres d’audiences pour le mois de mai pour les web-radios. L’occasion pour Média + de rencontrer Jean-Paul DIETSCH, Directeur de l’ACPM/OJD.
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Comment évoluent les radios digitales ?
Jean-Paul DIETSCH
Notre classement existe depuis 2013. Nous remarquons une très forte et très nette accélération de la présence des radios classiques sur le digital. Et ce, depuis 2016. Le groupe NRJ a été leader assez vite sur ce mode de diffusion en étant un des pionniers. Ils ont très vite cru et ont fait le pari d’investir dans ce nouveau mode de diffusion. Beaucoup de radios historiques, comme Europe 1 ou RTL ont quant à elles privilégié la diffusion de podcasts. Ce dernier permet de rendre disponible un programme hors du flux.
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Que ressort-il de votre classement ?
Jean-Paul DIETSCH
En règle générale, nous nous apercevons que les marques fortes sont puissantes et bien positionnées dans le classement. Cela s’explique notamment par la puissance de leurs supports numériques comme leurs sites web ou leurs applications mobiles par exemple. Le flux de la radio est très facilement diffusable via le digital. Pour le classement de mai 2018, le trio de tête est constitué de RMC (19.480.424 écoutes actives), France Inter (17.300.536) et NRJ (17.070.430 écoutes actives). Mais c’est la première fois que RMC prend la tête du classement. Nous observons aussi que Beur FM a gagné 43 places pour le mois de mai. Selon nous, l’une des explications est le ramadan.
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Faut-il s’attendre à l’avenir à ce que les chiffres d’audiences des web-radios continuent à grimper ?
Jean-Paul DIETSCH
C’est évident, ça va progresser fortement. On estime que certaines radios diffusent de 10 à 15% de leurs contenus via le digital. La radio est typiquement le média qui va le plus bénéficier de la digitalisation. Pour une raison évidente : le coût de diffusion est accessible facilement. De plus, n’importe qui peut créer sa web-radio. Enfin, il n’y a pas de problèmes de régionalisation : où que vous soyez, vous captez l’ensemble des radios.
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Les Radios classique ont-elles adopté leurs programmes pour le digital ?
Jean-Paul DIETSCH
Le flux diffusé via le digital est le même que celui diffusé via les stations hertziennes. Les radios se sont rendu compte que ça ne coûte pas plus cher de diffuser via le digital. Cependant, on remarque que les radios ont alors créé des radios thématiques pour le digital. NRJ et Radio France comptabilisent 841 et 70 radios thématiques par exemple.
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Que pensez-vous de la RNT ?
Jean-Paul DIETSCH
C’est un sujet très complexe. Contrairement à l’arrivé de la TNT il y a quelques années, les acteurs de la RNT ne se sont pas tout à fait entendu. Au début de la TNT, tout le monde avait peur et finalement aujourd’hui cela fait partie du quotidien des Français. Mais je comprends la position de grands acteurs de radios classiques : pendant des années, ils ont fortement investi pour gagner des ondes et avoir une meilleure visibilité. Mais pour la survie du média radio, la RNT doit voir le jour. Il faut être logique, aujourd’hui, les ventes de postes de radio sont dérisoires. Il faut cependant prendre le temps pour faire cette transition.
