Jean-Yves MIRSKI, Délégué Général de la FICAM

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La Fédération des industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia (FICAM) regroupe plus de 150 entreprises de la filière des Industries Techniques. Pour en savoir davantage sur le dernier «Baromètre sur la Fiction TV», média+ s’est entretenu avec Jean-Yves MIRSKI, Délégué Général de la FICAM.

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Le nombre de semaines de tournage des Fictions TV a augmenté de 4% entre 2013 et 2014. En revanche, des contrastes sont apparus sur les formats de production. Qu’en est-il ?

Jean-Yves MIRSKI

Nous constatons une forte augmentation du volume horaire des formats courts (+15%) d’une année sur l’autre. Ces formats répondent depuis quelques années à de nouvelles habitudes de consommations. Ce format, en progression régulière depuis 2009, représente 19% du volume horaire global de la production en 2014, soit sa part la plus élevée de ces 7 dernières années. Avec l’évolution des usages, smartphones et tablettes sont par exemple des supports parfaitement destinés à ces visionnages de formats courts.

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Comment se comportent les formats 90 et 52’ en France sur les Fictions TV ?

Jean-Yves MIRSKI

Le volume horaire des Fictions TV de 90’ connaît une reprise notable en 2014 (+14%). Cette augmentation est à mettre au crédit de France Télévisions, qui a accentué sa position sur ce format en 2014. La collection «Meurtres à…» diffusée sur France 3 est un exemple. Ces initiatives suffisent à faire repartir la production de format de 90’ qui était en baisse constante entre 2009 et 2013. Nous observons également une augmentation du nombre de semaines de tournage (445 semaines en 2014 contre 421 en 2013). Concernant le 52’, il s’agit du format qui représente le plus de semaines de tournage : 599 contre 605 en 2013. Enfin, en examinant les chiffres de 2014, la répartition est plutôt homogène entre les formats de moins de 26’, le 52’ et le 90’.

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Le taux de délocalisation des tournages de Fiction TV est en recul de 11 à 7%. Sommes-nous sur la bonne voie ?

Jean-Yves MIRSKI

La production française se relocalise puisque les Fictions TV reposent essentiellement sur des histoires locales, souvent aidées financièrement par les régions. La baisse du nombre de semaines de tournage à l’étranger (-16%) témoigne d’une relocalisation de la production de la Fiction TV en France sur la période. Ainsi, depuis 2012, le taux de délocalisation est en baisse constante pour atteindre 7% en 2014. La logique est différente sur les films de cinéma qui ont tendance à être délocalisés pour des raisons de coûts. Les attributions de crédits d’impôts sont essentielles. Tous les pays européens, le Canada et les Etats-Unis font des clins d’œil aux productions françaises. La France avait pris un peu de retard sur le Crédit d’impôt audiovisuel mais les aménagements adoptés à l’Assemblée Nationale en décembre 2014 seront appliqués à partir du 1er janvier 2016.

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Quels sont les chantiers prioritaires de la FICAM ?

Jean-Yves MIRSKI

La Fédération des industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia regroupe plus de 150 entreprises dont l’activité couvre l’ensemble des métiers et du savoir-faire technique de l’image et du son. Ces entreprises représentent un chiffre d’affaires global de 1 milliard d’euros et emploient plus de 10.000 salariés. C’est une industrie qui est en crise comme beaucoup d’autres. Nous réfléchissons à assurer la pérennité du secteur des industries techniques qui est résolument tourné vers l’avenir. Le passage au numérique a été très rapide ces dernières années. La dématérialisation a été violente pour certaines entreprises comme les laboratoires de pellicules. Il existe aussi une très forte pression des producteurs pour l’attribution des budgets et une demande de sophistication des images en parallèle. Tout a un coût.