Journaliste harcelée sur internet : 2 hommes jugés mardi

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La journaliste avait été visée par des menaces de mort et de viol: deux hommes seront jugés mardi à Paris, soupçonnés d’avoir harcelé sur internet Nadia Daam, après sa chronique sur Europe 1 dénonçant une campagne de haine contre deux militants féministes. Les faits se sont déroulés début novembre. Nadia Daam critique à la radio une violente campagne à l’encontre de deux féministes menée sur le forum Blabla 18/25 du site jeuxvideo.com, qui les a obligés à désactiver le numéro de téléphone «anti-relous» qu’ils avaient créé pour aider les femmes victimes de harcèlement. Nadia Daam qualifie le sulfureux forum de «poubelle à déchets non recyclables d’internet». «A ce stade de bêtise crasse et de malveillance, il faudrait que les membres de ce forum pensent à léguer leur cerveau à la science», dit-elle encore. La journaliste, également chroniqueuse dans l’émission «28 Minutes» sur Arte, devient alors la cible d’une violente campagne de cyberharcèlement, avec des menaces de viol, de mort, des menaces contre sa famille, des attaques contre ses comptes électroniques etc. «L’enquête a identifié sept auteurs. Deux seront jugés mardi», a indiqué Eric Morain, l’avocat de la journaliste. «Quatre autres doivent être jugés par des tribunaux en province et un mineur a eu un rappel à la loi», a-t-il expliqué.Les deux hommes comparaitront pour «menace de mort» et «menace de commettre un crime». L’un d’eux serait l’auteur d’un photomontage montrant la journaliste sur le point de se faire décapiter par Daech. Avant même le début du procès, l’avocat salue un «beau travail d’enquête rapide, précis». Le groupe Webedia, propriétaire du site jeuxvideo.com, avait annoncé début novembre qu’il s’associait aux procédures judiciaires engagées. Il avait également indiqué avoir augmenté le nombre de modérateurs salariés après le harcèlement dont a été victime Nadia Daam. Le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, adopté en première lecture en mai à l’Assemblée et qui sera prochainement débattu au Sénat, devrait permettre de mieux sanctionner les faits de «cyberharcèlement». Il propose des ajouts aux définitions du harcèlement moral et sexuel. D’après ce texte, les actes isolés, et non plus seulement répétés comme actuellement, pourraient caractériser des faits de harcèlement lorsqu’une action est menée en groupe et de façon concertée contre une même personne, même si chacun n’a envoyé qu’un seul message.