L. BACHMAN (PFDM) : « Nous souhaitons aider les entreprises media à sensibiliser tout leur personnel sur le sujet du harcèlement »

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Les entreprises des médias s’engagent contre le harcèlement et les agissements sexistes avec l’association «Pour les Femmes dans les Médias» à travers la signature d’une charte, ce mercredi matin, au ministère de la Culture. Rencontre avec Laurence BACHMAN, Présidente exécutive de l’association.

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Quelles sont les principales actions menées par l’association «Pour les femmes dans les médias» ?

Laurence BACHMAN

Fondée en 2012 à l’initiative de Françoise Laborde et Laura Lemens Boy, l’association «Pour les Femmes dans les Médias» s’est fixée comme objectif d’encourager les femmes à trouver leur place dans les médias aussi bien dans la hiérarchie que sur les antennes. La structure regroupe une soixantaine de dirigeantes médias, dans un souci de transmission. Par la même occasion, nous encourageons les femmes à être les patronnes de leur société. Nous fonctionnons comme un Think Tank pour élaborer des moyens d’action concrets, soutenir les femmes et promouvoir l’image de la femme dans les médias. Il y a six mois, nous avons décidé de créer des ateliers de réflexions qui vont mener à d’autres actions. Nous avons également créé nos trophées (fiction, documentaire, information, inspiration, féminisme populaire,…). L’idée est de récompenser les femmes qui œuvrent pour la cause des femmes au sens large du terme. Cette année, 5 lauréates (Lisa Azuelos, Laurence Bloch, Camille Bidermann-Roizen, Claire Lajeunie, Yasmina Jaafar) seront gratifiées pour leur parcours personnel et leur contribution à la cause féminine.

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Quelle est la vocation de la charte signée ce matin au ministère de la Culture ?

Laurence BACHMAN

Il s’agit d’une charte de bonne conduite qui engage le secteur audiovisuel contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes dans les professions liées aux médias. C’est une initiative qui fait écho à la promulgation de la loi du 3 août 2018 et à la loi «Avenir professionnel» du 5 septembre 2018, qui imposent de nouvelles obligations pour les sociétés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Les engagements que nous promouvons à travers la charte permettront d’agir pour mettre fin à ces comportements. Changer les mentalités est pour nous la seule façon de garantir que la loi sera durablement respectée.

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Qui signe la charte ?

Laurence BACHMAN

Les signataires sont les patrons et patronnes des entreprises médias. Ces derniers ont accepté unanimement de co-signer la charte. Ils s’engagent ainsi à informer les collaborateurs, à les sensibiliser, à afficher la charte et à agir en cas de besoin. Plus nous serons nombreux, plus les mentalités changeront vite.

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N’est-ce pas au CSA d’initier ce genre de démarches ?

Laurence BACHMAN

Le CSA fait déjà beaucoup de choses dans ce sens. Nous sommes complémentaires. «Pour les Femmes dans les Médias» est une association de bénévoles. Nous souhaitons aider les entreprises media à s’engager et à sensibiliser tout leur personnel sur le sujet du harcèlement en le rendant plus visible.