La fibre se développe dans les zones rurales

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Annoncé depuis plusieurs années,
le déploiement de la fibre et la
commercialisation auprès du grand
public dans les zones rurales se
sont fortement accélérés sur l’année
passée, à mesure que l’intérêt des
grands opérateurs pour ces zones
augmente.
Un alignement de planètes explique la
montée en puissance de la fibre dans
les territoires ruraux.
D’un côté, les réseaux d’initiative
publique (RIP), ces structures créées
sous la responsabilités des collectivités
territoriales avec un co-financement
du déploiement, sont désormais bien
lancés.
C’est le résultat d’une forte impulsion
publique: Edouard Philippe en
déplacement dans le Gers a d’ailleurs
annoncé vendredi de nouvelles
mesures de désenclavement
numérique.
De l’autre, les gros opérateurs ont
terminé le déploiement de la fibre dans
les zones très denses et bien avancé,
en ce qui concerne Orange et SFR,
celui dans les zones moyennement
denses, ils peuvent donc se tourner
vers les zones moins denses.
«Il y a une prise de conscience de
l’intérêt des zones RIP de la part des
quatre grands opérateurs», observe
Victor Marçais, «ils n’y avaient
pas été très actifs et ont du coup
laissé émerger des petits opérateurs
alternatifs.
Mais ils ne peuvent pas passer à
côté, c’est un élément majeur dans
la bataille de la fibre». «Il y a une
appétence des clients pour la fibre
dans les zones moins denses qui peut
être plus forte qu’en zones denses
étant donné la qualité de l’ADSL,
il y a donc de vrais enjeux de parts
de marché, il est important pour les
opérateurs de se positionner», abonde
Thomas Coudry, analyste télécoms
pour Bryan, Garnier and Co.
Pour autant, la volonté d’aller sur les
RIP n’est pas forcément suffisante
pour les gros opérateurs, qui doivent
passer par plusieurs étapes, du fait de la
structure particulière du déploiement
dans les zones moins denses.
«Il faut d’abord avoir une négociation
globale avec les déployeurs puis
négocier RIP par RIP», dans la
mesure où chacun est une entreprise
différente, «puis il y a la réalité
technique, chacun étant différent et
demandant un travail d’adaptation»,
détaille Arthur Dreyfuss, secrétaire
général d’Altice France.
Si les choses bougent donc, la filière
affronte encore des points de tensions
qui pourraient retarder le calendrier
de déploiement dans des zones où
l’alternative ADSL n’est pas toujours
à la hauteur.