La plate-forme Salto n’a «aucune chance» face à Netflix, selon la SACD

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Salto, la plate-forme commune que projettent France Télévisions, TF1 et M6 n’a «aucune chance» face au géant américain Netflix, a estimé mercredi le DG de la SACD, une des principales sociétés françaises de droits d’auteur. «Salto n’a aucune chance contre Netflix, la seule réponse crédible est une plate-forme regroupant les services publics européens et proposant le meilleur de la création européenne», a estimé Pascal Rogard, qui présentait la contribution de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques à la réforme de l’audiovisuel public. Le projet Salto, qui a été annoncé cette année, et donnerait accès sur abonnement aux programmes de France TV, TF1 et M6 «est une opération politique», a estimé M. Rogard. «Je ne dis pas que c’est une mauvaise initiative, mais la seule initiative crédible» est une plate-forme européenne, a-t-il fait valoir. La SACD propose par ailleurs de «garantir la promesse» faite par le gouvernement de «sanctuariser» les 560 millions d’euros investis chaque année par le service public (Arte compris) dans la création audiovisuelle. Une équation difficile à tenir alors même qu’il a taillé dans les crédits de l’audiovisuel public. La SACD propose à cette fin d’inscrire ce montant dans la loi de Finances. La SACD appelle aussi à diversifier les fictions, au-delà des séries policières qui trustent les antennes de France TV, et à faire preuve de «plus d’audace» dans la programmation, selon sa présidente Sophie Deschamps. Elle aimerait notamment voir se développer les fictions historiques (un domaine que France TV a annoncé récemment vouloir réinvestir) et les fictions pour la jeunesse. Elle défend en outre, comme l’avait fait l’ex-ministre de la Culture Françoise Nyssen, une réforme de la contribution à l’audiovisuel public (ex-redevance), pour la déconnecter de la possession d’un téléviseur.