«La vie d’Adèle» : retour sur une vive polémique

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Un réalisateur et 2 actrices qui reçoivent ensemble la Palme d’or 2013: «La vie d’Adèle», film choc sur une passion entre 2 jeunes femmes, appartient à l’histoire du Festival de Cannes. Viendra ensuite le temps des déchirures. Le 26 mai au soir, Abdellatif Kechiche et ses 2 actrices, Adèle Exarchopoulos, 19 ans, LA révélation du Festival, ainsi que Léa Seydoux, 28 ans, valeur sûre du cinéma français, laissent exploser leur joie devant les caméras du monde entier. Steven Spielberg vient de leur remettre la prestigieuse récompense. Quatre mois plus tard, le réalisateur se dit «humilié et déshonoré». Kechiche vise surtout Léa Seydoux, qui a plusieurs fois dénoncé dans la presse des conditions de tournage «horribles», notamment lors des longues et très explicites scènes de sexe, des journées sans fin, des centaines de prises pour une même séquence, etc.  Seydoux, omniprésente à la une des magazines, jure qu’elle ne tournera plus avec Kechiche. La rupture entre eux est consommée. Pas avec Adèle Exarchopoulos qui a joint un temps sa voix à celle de Seydoux, mais avec laquelle Kechiche a souvent parcouru le monde pour promouvoir son film. L’auteure de la BD («Le bleu est une couleur chaude») dont le film est inspiré, Julie Maroh, s’est quant à elle dite «mal à l’aise» face à «un étalage brutal et chirurgical» de sexe. Le réalisateur reste meurtri: «Si mon film n’avait pas été récompensé à Cannes, je serais aujourd’hui un réalisateur détruit, comme on dit, un homme mort», écrira-t-il plus tard, fustigeant aussi les quelques techniciens «anonymes» qui à leur tour ont dénoncé les conditions de tournage. Kechiche, connu pour son extrême exigence, trouvera néanmoins des soutiens d’actrices comme Elodie Bouchez, que le cinéaste a fait tourner dans son 1er long métrage «La faute à Voltaire» (2000). En France, «La vie d’Adèle» a attiré un million de spectateurs.