L’agence de notation financière S&P Global Ratings envisage d’abaisser la note d’endettement long terme d’Altice en 2018

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L’agence de notation financière S&P Global Ratings a annoncé jeudi envisager d’abaisser la note d’endettement long terme du groupe de télécoms et de médias Altice en 2018 si la direction ne parvient pas à améliorer ses opérations en France.

Le récent abaissement par Altice de sa prévision de résultat brut d’exploitation (Ebitda) pour 2017 et les changements de direction, dans un contexte de «revers» en France, «avec une concurrence acharnée et aussi notre opinion que la stratégie de différenciation du groupe a encore à faire ses preuves, nous a conduit a abaisser nos estimations de l’Ebitda en 2018», a écrit l’agence américaine dans un communiqué. Altice a en effet révisé début novembre, à environ 6% contre près de 10%, sa prévision de croissance de l’Ebitda ajusté pour 2017, «essentiellement en raison de performances plus faibles que prévu en France – où le groupe génère environ 40% de son Ebitda global -, à cause apparemment de performances décevantes du management et de l’opérationnel», a-t-elle expliqué.

S&P Global Ratings a en conséquence baissé sa perspective d’évolution de l’Ebitda en France de plus de +3% précédemment à -2,5% en moyenne sur la période 2016-2018. «Nous notons que le cours et la capitalisation boursière du groupe Altice se sont effondrés, avec des répercussions sur la confiance du marché du crédit, en dépit d’un résultat d’exploitation solide aux États-Unis, de perspectives de génération de flux de trésorerie positifs et des échéances modérées du remboursement de sa dette jusqu’en 2020», a encore constaté l’agence de notation. «Nous pourrions abaisser la note d’un cran l’année prochaine si la direction ne parvient pas à redresser la barre en France, avec notamment une meilleure fidélisation des clients et une baisse du «turnover» parmi les dirigeants, ou si elle ne parvient pas à réduire sa dette», en a conclu S&P Global Ratings.

La perspective de la note d’Altice passe donc de «neutre» à «négative», la note étant confirmée à «B+», qui fait déjà partie des créances spéculatives pour S&P, en attendant. S&P Global Ratings n’exclut pas non plus de dégrader la note long terme de la filiale française SFR, elle aussi maintenue à «B+» pour le moment.

«Cette perspective négative est le prélude à un éventuel abaissement (de la note) au cours des douze prochains mois si SFR ne redresse pas ses opérations, ne met pas fin à la baisse de son chiffre d’affaires, ne réduit pas sa dette ajustée à moins de 5 fois l’Ebitda» et n’améliore pas sa génération de trésorerie, a expliqué l’agence.