«L’Amica geniale»: la fièvre Elena Ferrante gagne la Mostra de Venise avec la projection des 2 premiers épisodes de la série TV

828

La fièvre Elena Ferrante a gagné dimanche la Mostra de Venise avec la projection des deux premiers épisodes de la série TV tirée de la quadrilogie de la mystérieuse romancière italienne, vendue à plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde. Présenté en avant-première mondiale à Venise, «L’Amica geniale» («L’Amie prodigieuse»), est signé du cinéaste italien Saverio Costanzo («La Solitude des nombres premiers», «Hungry Hearts»). Le film était très attendu par les fans de la romancière italienne, dont la véritable identité a alimenté les spéculations depuis la sortie du livre en Italie en 2011. «C’est Elena Ferrante qui a suggéré mon nom aux producteurs, j’avais lu les livres, je n’aurais jamais imaginé les mettre en images mais quand on me l’a proposé je n’est pas hésité une seconde», a déclaré Saverio Costanzo. «Dès les premiers livres de Elena Ferrante, j’ai senti que nous avions en commun la recherche obstinée d’une vérité dramaturgique», a expliqué le cinéaste de 42 ans. S’il a confié avoir travaillé avec la romancière, notamment par des échanges de mails réguliers, il ne s’est pas exprimé sur son identité. «On ne peut pas vous dire qui c’est mais en réalité elle a été très proche du projet et, dès le début, elle a surveillé», a toutefois confié Francesco Piccolo, scénariste de la série. Si personne ne sait avec certitude qui se cache derrière le pseudonyme de l’auteur, la principale piste mène aujourd’hui à Anita Raja, traductrice et femme de l’écrivain italien Domenico Starnone. Elle a été démasquée en 2016 par l’enquête d’un journaliste italien qui, après avoir épluché les comptes de la maison d’édition d’Elena Ferrante, a affirmé que derrière ce nom de plume se cachait en réalité Anita Raja. L’éditeur n’ayant ni confirmé, ni infirmé cette théorie, de nombreux lecteurs la considère aujourd’hui comme la solution de l’énigme.

«L’Amica geniale» raconte l’histoire d’Elena Greco qui, suite à la disparition de sa plus vieille amie Lila, décide d’écrire le récit de leur rencontre, alors qu’elles étaient toutes les deux en première année d’école primaire, à Naples, au début des années 1950. Une amitié de plus de 60 ans que les décennies vont tenter de mettre à mal, en forçant le destin de ces deux amies à se croiser et s’éloigner sans cesse, Lila, pourtant brillante, étant rapidement contrainte d’abandonner ses études à cause de la situation financière difficile de sa famille, tandis qu’Elena accèdera au collège, puis au lycée. Véritable phénomène d’édition, la quadrilogie s’est vendue à plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde et a été traduite dans plus de 40 langues. «Les raisons du succès d’une oeuvre sont nombreuses. Le roman a une cohérence interne qui, en restant attaché au coeur de son histoire, parvient à créer un monde», a expliqué Saverio Costanzo. «En tant que réalisateur, je partais d’une matrice tellement cohérente que l’adaptation a été facile. C’est comme des chaussures que vous enfilez et qui vous maintiennent solidement parterre», a-t-il ajouté. La série est co-produite par la Rai italienne et la chaîne américaine HBO, qui se sont associées pour la premières fois. La première saison, qui compte huit épisodes, devrait s’intéresser à l’enfance et l’adolescence d’Elena et de Lila, tandis que les trois saisons suivantes, déjà prévues adapteront les trois tomes suivants.