Lancement de Qwest TV, 1ère plateforme mondiale de vidéos à la demande dédiée au jazz

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Un petit air de «Netflix du jazz»: Qwest TV, première plateforme mondiale de vidéos à la demande dédiée au jazz et musiques associées (blues, funk, soul, world music, hip hop…), sera mise en ligne dans la nuit de vendredi à samedi, avec Quincy Jones partie prenante dans cette aventure. Un portrait inédit du pianiste suédois Esbjorn Svensson, des concerts de Wayne Shorter, Bobby Mc Ferrin, BB KIng… En quelques clics, moyennant 7,49 euros (7,49 livres et 7,49 dollars également) mensuels (en HD) ou 9,49 euros (pour la qualité optimale), les passionnés auront accès, partout dans le monde, à un contenu riche. «J’ai toujours voulu m’assurer que les gens aux Etats-Unis et dans le monde puissent avoir accès à des contenus de grande qualité», déclare le célèbre producteur et arrangeur (pour Michael Jackson, Frank Sinatra, Ray Charles…). Il s’est associé à un Français de 39 ans, d’origine indo-malgache: Reza Ackbaraly. L’idée de cette plateforme, basée à Paris, trottait depuis longtemps dans la tête de cet homme à la solide expérience dans le monde de l’audiovisuel et du jazz. Après avoir été pendant une dizaine d’années programmateur sur la chaîne musicale payante française Mezzo, il est depuis 2011 programmateur de Jazz à Vienne, l’un des grands festivals européens. «C’est quelqu’un qu’on connaît bien», confirme Pascal Bod, responsable marketing d’Universal Jazz et Blue Note France. «Il est venu souvent frapper à notre porte pour demander ce que nous avions en catalogue et qui n’était pas exploité. Aujourd’hui, on a un nouvel acteur identifié sur le marché». «L’idée est née de l’avènement de Netflix. J’ai suivi ça de près et constaté que les gens préféraient avoir accès de manière active à du contenu», déclare celui qui est simplement surnommé Reza. L’autre «constat» est qu’il n’y avait «rien dans notre domaine»: «l’idée est née aussi de ce manque là». Une rencontre avec Quincy Jones en juillet 2014 à Jazz à Vienne a servi de déclencheur. «J’ai vécu à Paris à la fin des années 1950 et j’y ai tant appris ! Ça tombait donc sous le sens de lancer le projet en France, ma deuxième patrie», confie Quincy Jones. «C’est davantage un travail collectif qu’autre chose. Chacun apporte ses talents, son expérience, ses idées». Le célèbre producteur apporte le prestige de son nom, sa marque (Qwest, le nom de son label). Mais aussi son savoir-faire et sa connaissance des musiques populaires afro-américaines. Pour son démarrage, Qwest TV a mis en vitrine 50 programmes, dont plusieurs inédits ou exclusifs, allant d’un concert en 1977 en France d’Aretha Franklin à un reportage inédit sur Gregory Porter, la nouvelle star du jazz vocal afro-américaine, tourné en 2016. La plateforme (en français et anglais, puis en japonais avant fin 2017, espagnol et allemand au printemps) ajoutera un programme par jour pendant la première année. Une arrivée saluée par le secteur. «Son idée est très intéressante puisque aujourd’hui il y a un nombre incalculable de concerts et de contenus vidéos, qui sont ou ont été filmés mais sont finalement très peu utilisés par les maisons de disques ou les diffuseurs», estime Pascal Bod chez Universal Jazz. «Des trésors qui restaient dans les tiroirs vont être disponibles petit à petit», poursuit celui qui «va essayer de travailler un maximum avec ce nouveau partenaire du web, puisque de toute façon, on sait que c’est l’avenir et que c’est vers ce média-là qu’il faut aller». Le bassiste camerounais de jazz-fusion Richard Bona renchérit: «C’est une très, très bonne initiative. Et le fait que ça soit plus axé sur le live est une très bonne chose. J’espère que ça va attirer beaucoup de monde, ça peut devenir un futur support pour des émissions musicales». «Et connaissant Quincy, il a dû y penser, c’est un visionnaire!», ajoute le musicien, qui figure parmi les artistes au programme de Qwest TV.