Laurine GARAUDE, Directrice de la Division TV du Reed Midem en charge du MIPTV

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Le MIPTV qui se tient jusqu’au 16 avril 2015 à Cannes, est l’un des marchés les plus réputés au monde pour le contenu télévisuel et digital. Il rassemble chaque année les professionnels de l’industrie du divertissement, des décisionnaires de l’audiovisuel ainsi que les talents créatifs de plus de 100 pays qui viennent nouer des contacts, démarrer de nouveaux partenariats et projets de développement de contenus et sceller des accords de distribution internationaux. Pour nous parler de l’évolution du marché, média+ s’est entretenu avec Laurine GARAUDE, Directrice de la Division TV du Reed Midem, en charge du MIPTV.

 

MEDIA +

Comment parvenez-vous à anticiper l’évolution de l’industrie audiovisuelle à l’échelle internationale ?

LAURINE GARAUDE

Dans le cadre du MIPTV, nous accueillons cette année plus de 11.000 participants, 300 journalistes, 60 conférences, quelque 4.000 acheteurs et plus de 1.600 sociétés de production. Ainsi, comme chaque année, les professionnels présentent leurs nouvelles séries et programmes, et ouvrent le champ à de nouveaux partenariats et projets de développement de contenus. Ils peuvent ainsi sceller des accords de distribution internationaux, mais également passer en revue les grandes évolutions en cours. Le business audiovisuel se fait aujourd’hui quotidiennement. Simplement, il y a deux temps forts dans l’année – MIPTV et MIPCOM – où la collectivité du secteur se rassemble. Entre le MIPDOC, MIPFORMATS, MIPJUNIOR, etc. nous avons fait un travail de thématiques parce que les comités souhaitent se retrouver par genre. Ils apprécient également de discuter de manière transversale. D’où nos keynotes et conférences. En vedette cette année, Steven Levitan, cocréateur de «Modern Family», Yannick Bolloré, CEO d’Havas, Ze Frank, président de Buzzfeed Motion Pictures, ou encore Michael Shamberg, producteur nommé aux Oscars.

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Quelles sont les tendances émergentes dans l’audiovisuel ?

LAURINE GARAUDE

«The Millenial Shift» est le dénominateur commun de tous les acteurs du secteur. Quelle que soit la société basée dans l’audiovisuel, nous devons réfléchir et répondre aux attentes de cette nouvelle génération tant d’un point de vue économique que du point de vue de la création. Les «digital natives» correspondent à cette grosse partie de l’audience qui devrait grandir dans le temps. Il est donc impératif de mettre en place des stratégies pour s’assurer que ces nouvelles audiences soient captives. C’est la préoccupation majeure de tous. Parmi les autres tendances fortes, nous observons une place toujours plus importante donnée à la création et à l’innovation dans les contenus à travers tout l’écosystème audiovisuel, du plus traditionnel au plus digital. Notre objectif est d’élargir le cercle des contacts.

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Comment la transition digitale impacte-t-elle le MIPTV ?

LAURINE GARAUDE

La transition digitale n’est plus un phénomène nouveau. Elle secoue les écrans et programmes depuis des années déjà. Mais elle continue pourtant à se renforcer. Au point que l’an dernier, Reed Midem a lancé les MIP Digital Fronts afin d’instaurer le premier marché mondial de la distribution et de l’acquisition de contenus digitaux de qualité et de web séries. Il s’agit de contenus ayant pour vocation d’être adaptés sur tous types d’écrans et de plateformes. A l’intention des réseaux multicanaux, studios digitaux et éditeurs de programmes en ligne, les MIP Digital Fronts offrent des projections en exclusivité. Nous avons fait une étude pour analyser l’impact de nos conférences dans ce cadre et nous nous sommes aperçus que plus de 30% des participants étaient acheteurs et venaient pour découvrir de nouveaux talents.

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Comment déterminez-vous les attentes des professionnels de l’audiovisuel ?

LAURINE GARAUDE

Le secteur se déplace à nos différents MIP pour acheter, vendre, déceler les tendances, sceller de nouveaux partenariats et coproductions. J’évoque des coproductions de création, qui ne sont pas nécessairement financières. Quelque part, les négociations se complexifient dans la mesure où les professionnels ont vraiment besoin de travailler en amont. Il y a de plus en plus de discussions préalables qui mènent à des créations. L’union de compétences et de savoir faire peut avoir un impact international. C’est le cas par exemple de séries comme «Versailles» (Canal+). 

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Pourquoi les pays nordiques sont-ils à l’honneur cette année ?

LAURINE GARAUDE

Parce qu’ils sont influents dans le registre de la création. Depuis plusieurs années, ils ont rencontré de nombreux succès aussi bien dans les formats TV que dans l’aspect propre au digital. Pour mieux comprendre leur fonctionnement et leur méthode de travail, il était important de les mettre en avant.