Le 7e art entre dans une époque de «changements et d’expérimentations» (Coppola)

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Le réalisateur américain Francis Ford Coppola a estimé samedi à Paris que le 7e art était entré dans «une époque très excitante» de «changements et d’expérimentations», dans laquelle l’avènement du numérique pourrait permettre d’imaginer un cinéma de «performances» en direct. «Nous vivons dans une époque très excitante, dans laquelle je m’attends à de formidables changements et expérimentations», a déclaré le réalisateur du «Parrain» (1972) et d’»Apocalypse Now» (1979), lors d’une masterclass à la Cinémathèque française, où il a été accueilli chaleureusement par un parterre d’admirateurs et de cinéphiles.

«Je pense que l’avenir du cinéma repose sur deux ou trois choses. Tout d’abord l’écriture» des films, qui «en elle-même est capable de révolutions», a-t-il détaillé. Ensuite, la possibilité de «combiner documentaire et fiction» dans un même film. Et enfin la possibilité de «faire un film de la façon dont on fait de la télévision en direct», a-t-il détaillé.

«Si aujourd’hui, tous les cinémas dans le monde ont des projecteurs numériques qui donnent une qualité d’image magnifique, et s’il est possible que tous ces projecteurs soient mis en réseau grâce à un satellite (…) cela veut dire que nous avons là un nouveau média qui n’a jamais existé», a-t-il poursuivi.

«Pendant près de 200 ans, notre art principal a été préenregistré. Tout ce que nous voyons est préenregistré», sauf «le sport», a-t-il expliqué. Or «beaucoup d’outils ont été inventés grâce au sport, aux Grammy Awards, aux Oscars» pour faire du direct.

En utilisant ces «nouvelles possibilités», «c’est comme si un nouvel instrument de musique formidable avait été inventé, dont tôt ou tard, quelqu’un viendra jouer. C’est ce que j’appelle le cinéma en direct», a-t-il dit, expliquant que le 7e art pourrait retrouver grâce au direct le sens de la «performance» qui existe dans les arts vivants, musique, danse ou théâtre.

Le réalisateur de 75 ans, couronné par la Palme d’or à Cannes pour «Conversation secrète» (1974) et «Apocalypse Now» (1979), a estimé par ailleurs qu’il «n’était plus approprié de distinguer télévision et films de cinéma» aujourd’hui. «C’est la même chose, sauf que ça peut durer 2’, deux heures ou 90 heures, que ça peut être vu à la maison ou dans un cinéma», a-t-il dit.

Mais «l’idée qu’ont les exploitants qu’il y a un moment pour voir les films en salles» et un autre pour les voir à la télévision, «c’est une blague», a-t- il poursuivi. «N’utilisons plus le mot télévision, n’utilisons plus le mot film. C’est une seule et même chose, le cinéma, qui sera accessible partout, quand le public veut».