«Le Dernier loup» : Jean-Jacques Annaud signe son 13ème film

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La steppe à l’infini, des pâturages à perte de vue, des loups et des Mongols: avec «Le Dernier loup», coproduction franco-chinoise, Jean-Jacques Annaud signe son treizième film, adaptant un best-seller qu’il décrit comme un «hymne à la nature et à l’amitié». La caméra du cinéaste voyageur ouvre l’horizon sur les paysages de la Mongolie intérieure, dans le grand nord chinois. Dans l’immensité de la steppe, une peau de loup flotte en guise de totem au sommet d’une yourte. A la fin des années 1960, en pleine «Révolution culturelle», deux étudiants pékinois sont envoyés dans ces terres reculées pour «éduquer» une tribu de bergers nomades. «Ces deux-là avaient choisi la Mongolie sans savoir ce que c’était et sont revenus enchantés par leur voyage», comme «moi au Cameroun à cette époque», explique Jean-Jacques Annaud, 71 ans, en présentant à Rennes mardi soir son film en avant-première. Dans ce film d’aventure, proche du documentaire, le loup est à la fois craint et vénéré. Un lien complexe et quasi-mystique entre l’animal et les bergers, qui fascine Chen Zhen, l’un des deux étudiants, au point d’adopter un louveteau, en secret. Au-delà du voyage de près de deux heures en terre mongole, le film est surtout une ode au respect de la nature. Surtout quand le régime communiste décide de se lancer dans une guerre des loups (avec des scènes parfois brutales), prédateurs mais aussi garants de la régularisation du milieu naturel. Après «L’Ours» en 1988 et «Deux frères», une histoire de tigres, en 2004, Jean-Jacques Annaud excelle dans l’art de filmer cet acteur à part qu’est l’animal. Cette fois, le loup fascine par son regard puissant et authentique.