Le patron de Google reconnaît que son moteur de recherche pourrait revenir en Chine après huit ans d’absence

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Le patron de Google, Sundar Pichai, a reconnu pour la première fois lundi que son moteur de recherche pourrait revenir en Chine après huit ans d’absence, affirmant que celui-ci apporterait une «meilleure information» aux citoyens que la concurrence.

S’exprimant dans le cadre d’une conférence organisée par le site Wired à San Francisco, M. Pichai a confié que le géant américain devait «réfléchir très sérieusement» au marché chinois, en dépit des critiques sur une potentielle complicité de Google avec la censure d’Etat en Chine. «Nous prenons toujours en compte un ensemble de valeurs», a-t-il confié, ajoutant que «nous devons également suivre la loi qui s’applique dans chaque pays».

Google a fermé son moteur de recherche en Chine en 2010, après avoir refusé la demande de Pékin de censurer certains résultats de recherches. Le patron du moteur de recherche américain a décrit le projet «Dragonfly», déjà l’objet de critiques en interne mais aussi de législateurs et de militants des droits humains, martelant les avancées que le moteur de recherche pourrait offrir aux citoyens de l’Empire du Milieu. «Il s’avère que nous pourrions répondre à plus de 99% des recherches», a-t-il déclaré sur scène lors d’une séance de questions-réponses, estimant qu’il était «important d’explorer» une potentielle incursion dans ce marché.En outre, «il y a de très nombreux cas où nous fournirions une information de meilleure qualité que ce qui est actuellement disponible», a-t-il dit. M. Pichai n’a pas détaillé le niveau d’avancée du projet «Dragonfly» mais a affirmé qu’il adoptait une «vision de long terme» concernant la Chine, pays souvent critiqué pour sa gestion des droits humains. «Je pense que (ce projet) est important pour nous si l’on prend en considération la taille très importante du marché et le nombre d’utilisateurs. Nous nous sentons forcés d’y réfléchir sérieusement», a-t-il encore affirmé.

  1. Pichai a également évoqué au cours de cette conférence la décision de Google de se retirer d’un appel d’offre concernant un grand projet informatique avec le Pentagone, justifiant ce retrait par le souhait de ne pas participer au développement d’armes autonomes. «Nous travaillons avec l’armée et respectons profondément son travail visant à protéger notre pays», a-t-il commenté.

Google continue à travailler avec l’armée sur des projets de cybersécurité et de planification des transports a-t-il précisé. Mais les collaborations «suscitent davantage de réserves lorsque l’IA (intelligence artificielle) est utilisée pour le développement d’armes autonomes», d’après lui.