L’Elysée souhaite enlever la Légion d’honneur à Harvey Weinstein

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L’Elysée souhaite que la grande chancellerie de la Légion d’honneur examine rapidement la possibilité de retirer sa décoration au producteur Harvey Weinstein, accusé de viol ou de harcèlement sexuel, a indiqué dimanche la présidence de la République. La présidence de République a sollicité la grande chancellerie de la Légion d’honneur, dont l’avis est obligatoire, pour qu’elle «examine rapidement l’affaire au vu de la gravité des faits» et du comportement de toute évidence «contraire à l’honneur» du producteur américain, a ajouté l’Elysée en référence au code de la Légion d’honneur. Selon ce code, un «comportement contraire à l’honneur» peut conduire à un blâme, une suspension ou une exclusion de l’ordre pour les Français mais pour les étrangers, une seule mesure est prévue, celle du «retrait» de l’ordre. La mesure fait alors l’objet d’un décret signé du président de la République, Grand Maître de l’Ordre. Harvey Weinstein avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en mars 2012 par Nicolas Sarkozy. L’Académie américaine des Oscars a décidé samedi d’exclure Harvey Weinstein, 65 ans, longtemps l’un des plus puissants producteurs d’Hollywood. Harvey Weinstein, qui nie toute relation non consentie, est accusé de viol ou de harcèlement sexuel par de nombreuses actrices, certaines mondialement connues, qui, depuis quelques jours, ont décidé de briser le silence sur un comportement qui dure depuis des années. Il est déjà arrivé que la grande chancellerie de la Légion d’honneur décide un retrait de décoration notamment après une condamnation. Cela a ainsi été le cas pour le champion cycliste américain Lance Armstrong, qui avait avoué début 2013 s’être dopé et a perdu sa décoration en 2014, et pour le couturier britannique John Galliano, condamné en septembre 2011 pour injures antisémites.