L’emblématique série «Roseanne» supprimée 

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Supprimée mercredi après un tweet raciste de sa star, «Roseanne» était l’une des rares séries télévisées représentant l’Amérique conservatrice, même si son succès d’audience et la prise de conscience qu’a entraîné l’élection de Donald Trump pourraient populariser le genre. Une série instaurant dans son premier épisode diffusé fin mars un dialogue constructif entre une électrice convaincue de Trump, Roseanne, et sa soeur, démocrate virulente, personne n’avait encore osé. Le pari avait été largement payant, car cette dixième saison de «Roseanne», diffusée plus de 20 ans après la neuvième, restera la série la plus regardée de l’année sur les grandes chaînes américaines. Maintenant que ce «reboot» a été annulé après un tweet de la scénariste et actrice principale, Roseanne Barr, comparant à un singe une ancienne conseillère noire de Barack Obama, les séries populaires qui proposent une vision non caricaturale de l’Amérique conservatrice se comptent quasiment sur les doigts d’une main. Il y a notamment «Blue Bloods» (CBS) et «One Day at a Time» (Netflix) qui présentent, dans des styles très différents, des discussions mêlant plusieurs sensibilités au sein de la cellule familiale. Traditionnellement, la comédie et plus particulièrement les sitcoms ont été considérées comme le meilleur véhicule pour ouvrir une lucarne sur l’Amérique de droite. Plusieurs séries, souvent inconnues en France mais considérées comme des classiques incontournables aux Etats-Unis, comme «All in the Family» (1971-1979) ou «Family Ties» («Sacrée famille», 1982-1989), étaient, pour partie, construites sur les interactions entre sensibilités démocrates et républicaines.