Les réseaux sociaux s’attaquent au monde de la télévision

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Devra-t-on bientôt aller sur Facebook ou Twitter pour regarder ses programmes préférés? Après Netflix et Amazon, ce sont les réseaux sociaux qui s’attaquent au monde de la tv avec un avantage de taille : une parfaite connaissance de leurs utilisateurs. La semaine dernière, le réseau social des ados Snapchat annonçait le lancement de séries originales. Cette semaine, Facebook et Twitter participaient au marché international de programmes Mipcom. Facebook y a annoncé un partenariat avec MTV pour relancer l’émission «The Real World», pionnière de la téléréalité diffusée par la chaîne américaine pendant plus de 20 ans. «Nous devons nous réinventer, oublier tout ce que nous connaissons pour créer un MTV complètement nouveau et parler aux nouvelles générations», s’est justifié le patron de MTV, Chris McCarthy. «Avant on regardait un show et on en parlait après avec ses amis. Là, (grâce aux réseaux sociaux, NDLR) on peut en discuter pendant qu’on le regarde, pas besoin d’attendre», explique-t-il, estimant même que la plateforme vidéo de Facebook, Watch, avait «changé le monde de la télévision». Son avantage? Des «expériences partagées», qui permettent de «commenter en direct les programmes et interagir avec les créateurs», a expliqué le responsable des produits vidéos Paresh Rajwat. Le géant américain aux plus de 2,2 milliards d’utilisateurs dans le monde, a aussi noué des partenariats avec le producteur Fremantle, la chaîne d’info CNN, des fédérations sportives et propose talk-shows, divertissements séries et jeux. «Jusqu’à maintenant, nous avons choisi de produire les contenus qui offraient le meilleur exemple de ce qu’on pouvait faire avec nos outils», explique Matthew Henick, responsable de la stratégie et du contenu chez Facebook. «Nous avons lancé un jeu interactif, Confetti», qui fonctionnera le mois prochain aux États-Unis, car «on a constaté que vous avez beaucoup plus de chances de revenir regarder l’épisode suivant d’un jeu quand vous jouez avec vos amis», a-t-il détaillé. Quant à Twitter, il revendique pas moins de 150 partenariats pour des vidéos dans le sport, l’information et le divertissement, et il dispose d’équipes dédiées pour travailler avec les chaînes sur des clips diffusés sur leurs comptes. «La demande du public pour la vidéo ne fait qu’augmenter, elle est uniquement concurrencée par le sommeil et encore, on dort de moins en moins», s’amuse Sean Cohan du réseau américain A+E qui produit depuis peu d’amusantes vidéos pédagogiques pour Twitter. La chaîne américaine Comedy Central vient également de lancer une série de pastilles quotidiennes sur le réseau à l’oiseau bleu, où des comédiens commentent les «hashtags» les plus twittés. «L’époque où on achetait du contenu pour le mettre juste sur une seule plateforme ou en linéaire (à la tv, ndlr) est révolue. Aujourd’hui les contenus se déclinent sur plusieurs plateformes, sur plusieurs appareils», indique Kay Madati, responsable des partenariats et contenus internationaux chez Twitter.

 

  Et les réseaux sociaux disposent d’un avantage certain avec les données de

l

eurs utilisateurs. «Les données permettent de comprendre ce que cherchent les

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tilisateurs et de prendre des décisions plus intelligentes», assure Brian

V

ellmure, expert médias chez Salesforce.

 

  Au risque de laisser sur le côté les chaînes traditionnelles. Même si Kai

M

adati se veut optimiste : «Je pense que les deux mondes trouveront ensemble

u

n nouveau modèle de télévision qui permettra à chacun d’être gagnant».