«Libération»: Ledoux souhaite «beaucoup plus de flexibilité»

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Principal actionnaire de «Libération», Bruno Ledoux souhaite «beaucoup plus de flexibilité et d’efficacité» dans l’organisation de travail, explique-t-il lundi dans «Le Figaro». «Nous avons injecté des capitaux et fait venir des personnes de qualité. Il faut un certain courage pour investir dans «Libération» et en prendre la direction! Alors il faut que les journalistes en aient aussi», estime-t-il. Interrogé sur les garanties d’indépendance de la rédaction, M. Ledoux rétorque qu’il y aura «un pacte» entre les actionnaires et les journalistes. «Mais si les journalistes ont droit à une indépendance totale, ils ont aussi des devoirs. La solidarité d’entreprise exige que les problèmes internes ne soient pas exposés dans le journal ou à l’extérieur. Ce n’est pas le lieu. «Libération» est là pour donner de l’information. Sinon on dégrade le bien commun», martèle M. Ledoux, très critiqué en interne. A propos de la nomination de Laurent Joffrin comme directeur de la rédaction, approuvée le 2 juillet à une faible majorité et de l’arrivée de Johan Hufnagel, M. Ledoux dit avoir souhaité ce «management complémentaire». «La nouvelle équipe sépare un management entrepreneurial et journalistique, l’ensemble étant chapeauté par Pierre Fraidenraich», précise-t-il. «Tout doit être opérationnel avant la fin de l’année. Il faut donc aller vite et notamment travailler sur la ligne éditoriale et la partie technologique», ajoute M. Ledoux, espérant que «Libération» rattrape «son retard» sur le numérique. «La baisse structurelle du papier est intégrée dans nos budgets. Nous allons redéployer les activités hors papier, dans le digital voire la production télévisuelle ou les documentaires. Nous venons déjà de lancer LibéRadio avant LibéTV. Cependant, le quotidien maintient la légitimité de notre écosystème», énumère-t-il, estimant que «cela ne sert à rien de remettre de l’argent dans le papier». «En 2010 et 2011, nos ventes ont fortement progressé ! Il n’y a donc pas de fatalité», conclut M. Ledoux. «Libération est la marque qui a le plus de potentiel car elle est la plus désinhibée».