L’image des femmes dans la publicité tv: les décalages et stéréotypes persistent

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel poursuit sa réflexion sur l’image des femmes dans la publicité, encouragée par les nouvelles dispositions de la loi Egalité et citoyenneté de janvier 2017. Il a ainsi examiné plus de 2.000 spots publicitaires diffusés à la télévision ces derniers mois et la représentation des femmes qui en est donnée. Les chiffres qui en résultent, sans appel, révèlent la persistance des stéréotypes de genre. «Les chiffres parlent parfois plus que les mots», souligne Sylvie Pierre-Brossolette, conseillère en charge du droit des femmes. Le principal constat qui en ressort est tout d’abord que les experts sont presque exclusivement des hommes (82% vs. 18% de femmes expertes). Quels que soient les rôles qu’ils tiennent dans les publicités télévisées, les hommes sont davantage mis en scène que les femmes (54% vs. 46%). Ce déséquilibre s’accentue fortement en ce qui concerne les rôles d’experts, occupés à 82% par des hommes. D’autre part, la sexualisation concerne majoritairement les femmes. En effet, les 2/3 des publicités présentant une sexualisation des personnages mettent en scène des femmes (67% vs. 33%). A cet égard, le secteur de l’habillement et de la parfumerie et celui de l’automobile sont ceux qui ont le plus souvent recours à une représentation sexualisée des femmes (53% pour le 1er et 16% pour le 2nd). «L’objectif de cette photographie, dont certaines leçons sont frappantes, n’est pas de juger l’efficacité d’un message, ni sa dimension morale», précise encore Sylvie Pierre-Brossolette, «mais de mettre à la disposition d’un dialogue constructif les éléments statistiques d’un constat». «Ce décalage trop fréquent entre le mouvement de la société et l’image médiatique qui en est donnée offre un écho singulier aux débats actuels sur la place des femmes dans notre société et montre l’acuité de ces problématiques», souligne aussi la conseillère. «Le CSA attend de l’ensemble des acteurs concernés un débat approfondi et constant sur cette question et ne doute pas que ce document y contribuera utilement», conclut le Président du CSA Olivier Schrameck.