Lorenzo BENEDETTI, Directeur général de Studio Bagel (Groupe CANAL+)
Véritable machine de guerre, Studio Bagel s’est imposé en 4 ans comme un véritable espace de création et de production audiovisuelles. Entretien avec Lorenzo BENEDETTI, Directeur Général du Studio Bagel (Groupe CANAL+) interrogé dans le cadre de la Contech Academy du Festival de TV de Monte-Carlo.
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Créé en 2012, Studio Bagel regroupe des talents parmi les plus populaires sur YouTube et produit des chaînes très suivies. Comment se porte votre business ?
Lorenzo BENEDETTI
Studio Bagel est une entreprise qui fonctionne bien. Notre business model est construit sur 4 métiers : producteur de contenus, manageur de talents, éditeur/diffuseur, mais aussi agence auprès de marques que nous conseillons autour de leur stratégie digitale, notamment auprès des Millennials. Au cœur du Studio Bagel, nous accompagnons 12 talents. En 2014, quand nous avons rejoint Canal+, la Création Digitale du groupe (qui est le pendant de la Création Originale) s’est appuyée sur le modèle du Studio Bagel pour l’élargir à d’autres talents. A ce jour, nous gérons une vingtaine de chaînes sur le web. Chacune d’entre elles a un positionnement précis. Comme nous voulions multiplier les productions et les talents, nous ne pouvions pas nous concentrer sur une seule chaîne. Pour autant, on n’abandonne pas les projets collectifs. A ce jour, la chaîne «Studio Bagel» enregistre près de 2,4 millions d’abonnés et «Les Tutos», plus de 2 millions. D’autres initiatives comme «Studio Movie» – avec près de 500.000 abonnés – nous permettent de tester de nouveaux talents, comédiens, réalisateurs.
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Comment les passerelles se déploient-elles entre CANAL+ et Studio Bagel ?
Lorenzo BENEDETTI
Lancer une nouvelle chaîne est une prise de risque. C’est un investissement à perte sur la 1ère année mais qui va s’équilibrer dans la 2ème ou 3ème année. Nous utilisons toutes ces chaînes digitales pour créer des pilotes et les montrer à Arielle Sarraco à la création originale, Maxime Saada, à la direction générale de Canal, et maintenant à D8 et Comédie+. Nous produisons pour D17 «Lolywood» mais aussi «Le Tour du Bagel» avec Canal+ et des formats courts comme «Filles d’aujourd’hui» ou «Recettes Pompettes». Des talents tels que Alison Wheeler et Poulpe sont dans «L’émission d’Antoine» avec Antoine de Caunes. Notre structure est souple.
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En matière de création de programmes, avez-vous un plan d’action ?
Lorenzo BENEDETTI
Bien entendu. Nous avons des objectifs dont nous discutons régulièrement avec Arielle Sarraco. Nous travaillons sur plusieurs formats courts d’humour qui sont sur le point d’aboutir. Le web peut être une vitrine importante pour CANAL+. Aujourd’hui, nous avons un espace dédié dans leurs locaux avec des salles d’écriture, de réunion, de post-prod et des studios. A court terme, mon souhait est de faire de vrais longs métrages cinéma. Trois projets sont au stade de l’écriture.
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Studio Bagel est lié à YouTube. Quid de Dailymotion, un des actifs de CANAL+ ?
Lorenzo BENEDETTI
Nous collaborons très étroitement avec Dailymotion. Nous avions déjà des échanges avant même qu’ils se fassent racheter par CANAL+. Nous avons fait une opération pour le Festival de Cannes avec une trentaine de contenus originaux avec les influenceurs du groupe. Le site Studio Bagel utilise le player de Dailymotion. Je suis très enthousiaste à l’idée de développer de nouvelles choses avec la plateforme. Quant à YouTube, nous avons un Multi-channel network de 20 millions d’abonnés et nous délivrons près de 100 millions de vidéos vues par mois. Ne serait-ce qu’en puissance de médiatisation ou de promotion de nos programmes, il s’agit d’un carrefour dont nous ne pouvons pas nous priver. Après, il est normal de privilégier les actifs qui sont dans le groupe CANAL+.
