M. BAYLE (M6) : «Le terrain du dépassement de soi et l’aventure nous intéresse»

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Matthieu BAYLE, Directeur de l’unité des programmes externes de flux chez M6

Alors que «L’Amour est dans le pré» s’impose comme la saga de l’été sur M6 avec des audiences puissantes, d’autres programmes de flux parviennent également à rencontrer leur public. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Matthieu BAYLE, Directeur de l’unité des programmes externes de flux chez M6. Il nous explique la politique et le travail accompli autour des marques-antenne.

MEDIA +

«L’Amour est dans le pré» est le programme pilier de M6. Comment le travaillez-vous ?

MATTHIEU BAYLE

Il s’agit de notre marque étendard. Cette aventure ne se raconte que sur M6. On ne trouve pas d’ersatz ailleurs. C’est un programme assez peu post-produit, sans artifices ou éléments de jeux. Nous sommes liés au casting, aux personnages et à leur sincérité. Tout se joue sur les agriculteurs que FremantleMedia rencontre en amont. «L’Amour et dans le pré», c’est 8 semaines de tournage.

MEDIA +

Est-ce un programme définitivement estival ?

MATTHIEU BAYLE

L’amour n’a pas de saison. Pour preuve, nous avions lancé cet hiver une saison événementielle pour donner une seconde chance aux agriculteurs qui n’ont pas encore trouvé l’amour. Cette tentative ne sera pas renouvelée. La format original est tellement fort que nous voulons le préserver tel quel.

MEDIA +

Tirez-vous sur la corde pour accroître le nombre d’épisodes ?

MATTHIEU BAYLE

Nous ne résonnons pas ainsi. Sur des marques historiquement fortes, nous sommes très vigilants. On veut les préserver le plus longtemps possible. Lors du travail de visionnage des émissions, nous sommes très sensibles au rythme du programme. A l’époque, nous faisions l’émission avec 10 agriculteurs, aujourd’hui il y en a 14. Cela fait plus d’histoires à raconter.

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Travaillez-vous sur d’autres dating?

MATTHIEU BAYLE

Le dating est un genre compliqué à la télévision. Ce type d’émissions a souvent une image jeune et de téléréalité. Ce n’est pas tout-à-fait en adéquation avec l’image de M6, peut-être plus avec W9. Quand FremantleMedia a proposé pour la première fois «L’Amour est dans le pré» à M6, beaucoup de gens en interne luttaient pour ne pas la faire. L’histoire est croustillante quand on connaît le succès de la marque aujourd’hui. Demain, si on nous proposerait un dating avec une écriture différente, qui cadre avec l’antenne, pourquoi pas.

MEDIA +

«Nouvelle Star», ça avance ?

MATTHIEU BAYLE

On y travaille. Ça avance rapidement.

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Quelle est votre politique de flux ?

MATTHIEU BAYLE

Dans un secteur extrêmement concurrentiel, le travail de marque autour des programmes est absolument indispensable. Nous travaillons plus que jamais la communication sur chaque programme et nous essayons d’en trouver l’identité pour qu’il se distingue du reste. La deuxième chose, c’est le travail d’écriture et de développement systématique accompli avec les producteurs. Nous sommes dans un contexte de pénurie de formats. Même les émissions existantes doivent être réécrites, réinventées et adaptées à l’audience de M6. Si demain nous mettons 5 nouvelles marques à l’antenne et que l’une d’entre elles devient pérenne, nous sommes gagnants. Les échecs font partie de la vie de la télévision aujourd’hui. Tout ne fonctionne plus comme avant. Et même les marques historiques, si elles ne sont pas régulièrement repensées comme «Top Chef» ou «Incroyable Talent», peuvent être mises en danger. A chaque fin de saison, on «reset» pour mieux optimiser. Ces réflexions, nous les appliquons à toutes nos marques.

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Quel terrain aimeriez-vous couvrir? 

MATTHIEU BAYLE

Le terrain du dépassement de soi et de l’aventure nous intéresse. La preuve avec «The Island» et «A l’état sauvage».

MEDIA +

Et la création originale TV ?

MATTHIEU BAYLE

Il y a encore 5 ou 10 ans, de gros diffuseurs se seraient lancés avec réticence dans la création de formats. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’y venir. Les formats ne suffisent plus à remplir les grilles, il va bien falloir les inventer.