M. BEJOT (TV France International) : «Premier genre à l’exportation, l’animation enregistre 75,0 M€ de ventes en 2016»

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Mathieu BEJOT, Délégué général de TV France International

En 2016, les ventes de programmes audiovisuels français à l’étranger progressent, pour la 7ème année consécutive, de 15,2% pour atteindre 189,1 M€. Afin d’en savoir davantage sur les enjeux de l’exportation, média+ s’est entretenu avec Mathieu BEJOT, Délégué général de TV France International.

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Nouveau record historique des ventes de programmes audiovisuels français à l’étranger. Le made in France est-il en vogue ?

Mathieu BEJOT

Absolument ! Ce sont des records historiques. Toutes les composantes de l’exportation augmentent. Les ventes de programmes français progressent de 15,2%. C’est une tendance lourde. Le total des ventes et des pré-ventes est en hausse de 29,5%, représentant ainsi 260,3 M€, soit le plus haut niveau jamais atteint. Le montant total des flux Export enregistre aussi le montant historique de 336,3 M€, soit une hausse de 31,9% par rapport à 2015. Il y a nécessairement une attractivité des programmes français. Premier genre à l’exportation, l’animation enregistre 75,0 M€ de ventes en 2016, suivi par la fiction à 49,8 M€, qui est redevenu le deuxième genre exporté depuis 2014.

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Comment expliquez-vous la puissance de cet export ?

Mathieu BEJOT

Le marché international est globalement porteur. Le marché de l’Europe de l’Ouest progresse, l’Amérique du Nord et l’Asie enregistrent de belles embellies sur des territoires qui demeurent marginaux mais qui prennent de l’importance comme la Chine ou l’Inde. Les bons résultats sur la fiction française se confirment. Il y a une offre de plus en plus importante qui se vend très bien à l’international. Les fictions françaises parviennent à rattraper un peu la concurrence anglo-saxonne en matière de tarifs de vente.

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Quel est l’impact des coproductions dans la hausse de l’export français ?

Mathieu BEJOT

Historiquement, l’évolution des coproductions et des préventes est en dents-de-scie dans la mesure où elles sont concentrées sur un nombre relativement peu important de projets. En fiction, 9 pays sont impliqués sur les coproductions françaises. Il y en a 24 en Animation et 80 en Documentaire. La chose qu’il faut retenir, c’est que nous avons une production capable d’aller chercher des partenaires à l’étranger. Cela fait partie de l’évolution qualitative de la production française et de sa plus grande pertinence sur le marché international. En 2016, 1.325 heures (+11,1%) ont été cofinancées avec des partenaires étrangers.

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Y’a-t-il une logique géographique concernant l’export des programmes français ?

Mathieu BEJOT

En partie ! Les principaux acheteurs de programmes français sont l’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni. Il y a une proximité culturelle avec des chaînes qui ont des fonctionnements et des besoins similaires aux nôtres. Il y a aussi une logique de marché. L’Europe de l’Ouest fait partie des marchés les plus mûrs de la planète avec les tarifs d’achat les plus élevés. Vendre une heure de programmes en Allemagne, cela rapporte beaucoup plus que de la vendre à une chaîne du Kurdistan. Comme nous résonnons en termes de chiffre d’affaires, il n’est pas illogique que l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, la Suisse soient bien représentées dans nos exportations.

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Quelle est la tendance sur 2017 ?

Mathieu BEJOT

Pour l’instant, les retours de nos exportateurs sur 2017 sont plutôt bons. Si l’année se poursuit telle qu’elle a déjà été engagée jusqu’à maintenant, on pourrait battre le record.