M. CATTEAU (ZED) : «L’industrie documentaire doit évoluer comme a su le faire la fiction française»

1984

Manuel CATTEAU, Président et Producteur chez ZED

média+ : Producteur et distributeur indépendant depuis 21 ans, ZED est aujourd’hui une entreprise de média global.  

 

Manuel CATTEAU : ZED s’est en effet spécialisé dans le «non-fiction» comme le disent les Anglo-saxons. J’aime ce terme car il englobe finalement tous les genres et toutes les écritures documentaires. Nous avons deux activités fondatrices et principales que sont la production et la distribution. Nous représentons une trentaine de sociétés de production françaises et internationales à l’export. Nous faisons partie des 3 premiers exportateurs français de documentaires.

 

Votre vision créative est donc axée sur internationale ?

 

Oui, nous nous sommes toujours positionnés sur des sujets assez universels qui peuvent s’exporter. Parmi les territoires les plus friands de documentaires français, figure l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique du Sud. Sur ces 12-18 derniers mois, les Etats-Unis représentent une part de plus en plus importante dans nos recettes de distribution et de production.

 

Les coproductions internationales deviennent-elles la norme ?

 

L’international permet de boucler le financement de gros projets. Nous produisons toutes sortes de documentaires, disposant de budgets ambitieux, moyens ou maitrisés. Les plus ambitieux ne peuvent se faire qu’avec l’international. Le problème majeur de notre industrie en France, c’est le sous-financement du documentaire. L’apport français des diffuseurs ne représente en moyenne que 45% des budgets de production, contre 70% pour la fiction. Nous devons donc compenser par la mise en place d’accords de coproduction ou de préachats à l’international qui sont indispensables pour réussir à boucler nos budgets. Cette année, nous coproduisons deux programmes avec trois diffuseurs américains. Le premier, «Les jeunesses hitlériennes» de David Korn Bzroza(110’) coproduit avec National Geographic sera diffusé fin novembre sur France 2. Il s’agit d’un budget important d’1,1 M€. Le second film, «Terre oubliée» est un 90’ que l’on coproduit avec France 5 et la plateforme SVOD Curiosity Stream. Enfin, nous coproduisons avec Weta/PBS, le service public américain ainsi qu’avec ARTE, «Corée, la guerre sans fin» (2X45’).

 

Que retenez-vous de ce dernier MIPCOM ?

 

Nous sommes arrivés avec 40 heures de documentaires et un line-up important. Ce qui ressort, c’est la science et l’histoire, sous toutes ses formes. De France 5 à ARTE en passant par RMC Découverte, c’est une tendance importante. Parmi les programmes que nous distribuons, on peut retenir «Le portrait de Léonardo» un docu-fiction que l’on produit pour ARTE. Dans un autre genre, «La vie secrète de nos organes» (2X52’) produite par Mona Lisa pour France 5. Ou encore, «Le Top Science Stories» (52’), produit par Curiosity Stream, qui recense l’ensemble des découvertes scientifiques majeures qui ont eu lieu dans l’année.

 

Combien de productions en cours gérez-vous actuellement ?

 

Nous avons une quarantaine d’heures de production en cours. Nos clients principaux sont ARTE, France Télévisions, RMC Découverte et Voyage.

 

Comment analysez-vous l’évolution de l’industrie documentaire ?

 

Nous avons une industrie documentaire assez forte en France. Nous devons saisir toutes les nouvelles opportunités qui sont en train d’éclore grâce à l’arrivée des plateformes comme Netflix, Amazon, Hulu, Apple, BlackPills. C’est un appel d’air énorme à la fois éditorial, car c’est une nouvelle façon de raconter le réel, mais aussi financier car beaucoup d’argent est investi. Mais pour capter ces opportunités, il faut que notre industrie évolue comme a su évoluer la fiction française ces dernières années. Cela passe par les changements de formats et d’écriture pour que tous les auteurs, producteurs, réalisateurs français puissent être phase avec les évolutions du marché international. Les diffuseurs qui financent de façon significative la création sont essentiellement dans une logique d’unitaires. Or, le marché international ouvre des opportunités sur des séries de 52’ et une écriture qui reprend les codes de la fiction.

LES DIRIGEANTS

M. CATTEAU

Président

C. BENARD

DG

COORDONNEES

39 rue des Prairies 75020 Paris

DATE DE CREATION

1996

PRODUCTIONS

«Les jeunesses hitlériennes» (France 2) ; «Terre oubliée» (France 5) ; …