M. GUILLAUMOND (TF1) : « Nous avons amorcé un virage à 90° sur les fictions françaises »

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Marie GUILLAUMOND, Directrice Artistique de la Fiction Française de TF1

Dotée d’un budget de 150 M€ sur la saison 2016-2017, la fiction française de TF1 tient le rang et ne s’interdit rien. Cette dynamique transparaît dans la ligne éditoriale de la chaîne qui tente de mêler «ouverture des genres» et «audace des sujets abordés». Interrogée au Festival de la Fiction TV de La Rochelle, Marie GUILLAUMOND, Directrice Artistique de la Fiction Française de TF1, nous clarifie son positionnement.

MEDIA +

Le travail de refonte de la fiction française se poursuit-il sur TF1 ?

MARIE GUILLAUMOND

Absolument ! Au cœur de cette refonte, nous réaffirmons nos fondamentaux tout en poursuivant la politique qui est la nôtre. Nous avons amorcé un virage à 90° il y a deux ans qui a porté ses fruits au travers d’unitaires et de séries mises à l’antenne. Nous avons été confortés dans nos choix par des scores extrêmement élevés. Pour la 4ème année consécutive, nous constatons une hausse des audiences sur la fiction française : 6,6 millions de fidèles en moyenne, 500.000 téléspectateurs supplémentaires et +2 points à la fois sur les individus et les femmes. Ce bilan très positif valide notre politique éditoriale qui consiste à sortir de notre zone de confort.

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Est-ce une politique de rupture ?

MARIE GUILLAUMOND

Non, on ne renie pas le passé. La fiction est un genre qui se construit dans la durée. L’idée est de faire évoluer les marques historiques afin qu’elles soient en adéquation avec l’actualité. A côté de cela, nous poussons le curseur avec des genres, des formats et des personnages nouveaux. Ce qui est très réjouissant c’est de voir que nos prises de risque se sont révélées payantes. TF1 est allée sur le terrain du fantastique avec «Le secret d’Elise» et sa narration exigeante. Nous avons abordé des sujets difficiles à travers «L’Emprise» et «Après moi le bonheur». Une série comme «Sam», qui a fait 38% sur les ménagères, a su renouveler le ton de la comédie sociale. Ce personnage attachant et moderne reviendra sur TF1 (en dépit du départ de Mathilde Seigner, ndlr).

MEDIA +

Que retenir de la saison à venir ?

MARIE GUILLAUMOND

Nous allons présenter au public le fruit d’un travail que l’on mène depuis plus de 18 mois, notamment sur des nouveaux héros porteurs d’une vraie modernité qui ne laisseront pas indifférents. C’est le cas de «Emma», une androïde qui va faire équipe avec un flic pour résoudre des enquêtes (diffusion dès le 6 octobre). Quant à «Louise», en tournage actuellement, on s’intéresse pour la première fois à un héros transgenre. Avec «Prof T», nous suivons le parcours d’un prof de criminologie ayant des tocs. Enfin, nous tournons actuellement les mini-séries «The Fall», «La Mante» ou encore «Juste un regard» qui feront l’événement dans les mois qui viennent .

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Votre politique d’unitaires reste-t-elle événementielle ?

MARIE GUILLAUMOND

Oui, les unitaires doivent être rares. Cette année, nous aurons «Coup de foudre à Jaipur», une comédie romantique en Inde avec Rayane Bensetti et Lucie Lucas. On a terminé le montage de «L’Entre deux mères», racontant l’histoire d’une petite fille qui disparaît à 4 ans devant sa famille et qui réapparaît une décennie après. Cet unitaire permettra au public de retrouver Odile Vuillemin qui fera ses adieux prochainement dans «Profilage». Autre téléfilm, «Le mec de la tombe d’à côté» avec Marine Delterme et Pascal Elbé, qui est l’adaptation d’un best-seller. Pour terminer, nous développons «Mention particulière» (titre provisoire), un scénario sur l’histoire vraie d’une jeune fille trisomique qui passe le bac.  Nils Tavernier devrait le réaliser.

MEDIA +

Que deviennent les séries historiques de TF1 ?

MARIE GUILLAUMOND

On ne les oublie pas. Notre force, c’est la diversité des marques et des visages. «Camping Paradis» a accueilli de nouveaux personnages, «Profilage» se réinvente avec une équipe un peu différente. Nous reprenons le tournage d’«Alice Nevers», «Section de recherches» «Joséphine Ange Gardien» ainsi qu’«Une Famille Formidable» dont nous finalisons le montage de trois nouveaux épisodes. Le spin-off du «Mystère du lac» a été baptisé «Le Tueur du lac» et «Nos Chers Voisins» reste à ce jour notre unique programme court quotidien. Ils ont d’ailleurs quitté pour la 1ère fois leur immeuble et tourné un Prime Time à la montagne qui sera diffusé prochainement.

MEDIA +

La fiction hexagonale dame le pion à la fiction étrangère. Pourquoi ?

MARIE GUILLAUMOND

La fiction française a été boostée par le succès des séries étrangères et elle a su se reconnecter avec le public. Elle prend du galon et par sa qualité commence à s’exporter. Ces trois dernières années, nous avons tourné à flux tendu. On s’ouvre aujourd’hui vers de nouvelles perspectives. Nous avons sur la table deux projets embryonnaires de séries en costume d’une grande modernité.