La Cour d’appel de Versailles a fixé jeudi au 23 novembre le procès de Maître Eolas, avocat pénaliste anonyme mais star d’internet sous ce pseudonyme, poursuivi pour diffamation et injure envers l’association «Institut pour la justice». En première instance, en octobre 2015, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, il avait été condamné à 2.000 euros d’amende et 5.000 euros de dommages et intérêts. Maître Eolas avait interjeté appel de la décision. Avocat parisien féru de droit pénal, Me Eolas s’est construit une notoriété à travers un blog de vulgarisation juridique ouvert en 2004, «Journal d’un avocat». Il est également très actif sur Twitter: c’est sur ce réseau qu’il a publié deux messages litigieux pour lesquels il est poursuivi. Il a d’abord mis en cause en novembre 2011 la sincérité d’une pétition en ligne lancée par l’association, l’une de ses cibles favorites, affirmant que le décompte du nombre de signatures était le résultat d’»un compteur bidon». Dans son texte, l’association, à la fois collectif de victimes et groupe de pression classé à droite, appelait à une politique davantage répressive, en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Me Eolas s’en était encore pris à ses contradicteurs dans un second tweet par le biais d’une référence scatologique. Après sa condamnation, l’avocat avait quitté quelques jours le réseau social, tout en recevant le soutien de nombre de ses confères dont le bâtonnier de Paris de l’époque Pierre-Olivier Sur, qui avait notamment dénoncé «une judiciarisation galopante du débat démocratique».
