Mediaset a voté en faveur d’un changement de ses statuts

439

Le groupe italien de télévision Mediaset, dont le principal actionnaire est la famille de Silvio Berlusconi, a voté vendredi en assemblée générale en faveur d’un changement de ses statuts, une manoeuvre vue comme un moyen de se protéger face à Vivendi.
Le groupe français est monté à 28,8% de son capital fin 2016 lors d’un raid éclair qualifié d’»hostile» par les Berlusconi.
Les deux groupes étaient déjà à couteaux tirés depuis que Vivendi avait décidé en juillet 2016 de revenir sur un accord prévoyant le rachat de 100% du bouquet de chaîne payante Mediaset Premium par Vivendi et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les deux groupes.
Vivendi a choisi de ne pas participer vendredi à l’AG, ce qui est considéré par les observateurs comme un geste de paix en direction de Mediaset, alors qu’une nouvelle audience est prévue mardi devant le tribunal de Milan sur le contentieux les opposant et que les spéculations se sont multipliées ces dernières semaines sur un possible accord.
L’AG, fermée aux journalistes pour la première fois depuis que la société est cotée, s’est prononcée à 89,59% des votants en faveur des changements de gouvernance.
Le conseil d’administration sera désormais composé de 7 à 15 membres, contre 5 à 21 précédemment. Nouveauté surtout : le conseil pourra proposer sa propre liste de candidats, et la nomination du conseil aura lieu à travers un système de «listes bloquées».
Le conseil d’administration passe ainsi d’une élection avec un pur système proportionnel à un système majoritaire, afin selon Fininvest de s’aligner sur les pratiques des autres grandes entreprises et d’être «plus efficace» dans la prise de décision.
Deux sièges seront réservés à la liste minoritaire si l’instance est composée de 7 à 11 membres, et trois sièges si elle est composée de 12 à 15 membres.
Pour être approuvées, les modifications devaient être validées par 66% des votants. Les cabinets de conseil aux actionnaires ISS et Glass Lewis avaient appelé à voter contre.
L’absence de Vivendi a permis que «les modifications soient approuvées, blindant ainsi le contrôle de Fininvest (la holding des Berlusconi) sur Mediaset», dont elle détient 39,5%, ont souligné les analystes d’Equita.Cette absence pourrait faciliter un accord entre les deux groupes.
Selon le quotidien italien Il Messaggero, la signature d’un tel accord, annoncée comme imminente par les médias italiens, pourrait être renvoyée en janvier afin de finaliser les derniers détails.
A l’audience de mardi, Mediaset et Vivendi pourraient ainsi demander un délai.
Mais un accord entre Telecom Italia (dont Vivendi est le premier actionnaire) et Mediaset pourrait déjà être signé au cours du week-end, pour la fourniture de contenus pour un montant de 400 millions d’euros à l’opérateur.