Michael PETERS, Président du Directoire d’Euronews

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Première chaîne d’information regardée en Europe, Euronews a organisé hier matin dans le cadre du MIPCOM, une conférence de presse pour présenter les grandes innovations de la chaîne en TV, digital et B to B. A cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Michael PETERS, Président du Directoire d’Euronews. Il revient point par point sur les évolutions de sa chaîne reçue par 400 millions de foyers dans 155 pays.

MEDIA +

Fidèle à la dynamique lancée en 2012, vous avez réaffirmé votre cap stratégique. Quel est-il ?

MICHAEL PETERS

A ce jour, nous délivrons deux grands axes stratégiques. D’une part, notre souhait est de répondre au mieux à l’expérience utilisateur en proposant les bons formats sur la base d’un contenu universel en fonction de la plateforme, du moment de la journée, et de la position physique du consommateur. Le deuxième axe est de repenser le modèle économique de l’entreprise parce que son business model repose sur des bases traditionnelles : publicités et revenus de distribution. Nous devons dorénavant réussir à repenser notre modèle économique pour diversifier nos lignes d’activités.

 

MEDIA +

Comment votre modèle économique va-t-il évoluer ?

MICHAEL PETERS

Euronews se lance dans le B to B à travers Euronews Network. Il s’agit très clairement de proposer différents services à nos membres (télévisions, radios, sites internet,…). Nous pourrons – entre autres –  donner accès au signal en direct et au catalogue des magazines produits par la chaîne, ou encore donner accès aux journalistes d’Euronews qui pourront intervenir en tant qu’expert sur les antennes des chaînes membres.

 

MEDIA +

Avez-vous d’autres lancements significatifs dans les cartons ?

MICHAEL PETERS

Il y a en effet d’autres choses sur lesquelles nous travaillons. Notre métier est de vendre de la perception de marque en tant que chaîne internationale. Nous n’avons pas de modélisation réelle. C’est pourquoi il est important de trouver des lignes de diversification et une visibilité en termes de business model.

 

MEDIA +

Les 20 ans d’Euronews, était-ce une bonne façon de se remettre en question ?

MICHAEL PETERS

La remise en question existe toujours dans une organisation comme la nôtre. La révolution de notre industrie audiovisuelle est telle qu’il est nécessaire de se remettre en cause. Depuis le 8 octobre à 14h00, les téléspectateurs du monde entier ont pu découvrir, en direct, le nouvel habillage antenne d’Euronews. Ce nouvel habillage est une première étape qui préfigure une transformation totale de l’antenne et de ses extensions digitales.

 

MEDIA +

Une série de déploiements digitaux ont été annoncés par Euronews. Quels sont-ils ? Quelles ambitions se cachent derrière ces lancements ?

MICHAEL PETERS

Notre ambition est de survivre face à des habitudes de consommation qui ont radicalement changé. C’est pourquoi nous levons le voile sur différents déploiements digitaux. Euronews devient le tout premier média basé en Europe, à être disponible sur Google Glass, en partenariat avec la start-up Watchup et la version beta de son application lancée sur Google Glass le 19 octobre 2013. Euronews rejoint aussi Flipboard, le premier magazine social au monde, en tant que partenaire premium. Enfin, nous déployons des applications smartphones pour BlackBerry et Nokia.

 

MEDIA +

Conquérir de nouveaux publics, est-ce une volonté forte de la part d’Euronews ?

MICHAEL PETERS

Ce n’est pas une volonté, c’est une nécessité. D’ailleurs, on ne parle plus à des téléspectateurs, mais à des consommateurs. Il n’y a pas d’autres réalités, personne ne dira le contraire. Aujourd’hui, des individus consomment des marques de médias, et ces dernières sont consommées en fonction de la valeur, de l’affinité et de la crédibilité qu’elles représentent pour le consommateur. Il y a dix ans, l’information internationale n’intéressait pas grand monde. Depuis, les choses ont changé.

 

MEDIA +

Quels sont les territoires sur lesquels Euronews est la plus consommée ?

MICHAEL PETERS

Les territoires russophones sont les premiers consommateurs d’Euronews puisque nous sommes la seule chaîne internationale indépendante qui parle leur langue. Viennent ensuite les territoires anglophones et francophones, très friands d’informations internationales.