Mickaël MARIN (MIFA) : « Le Marché International du Film d’Animation d’Annecy prend une nouvelle dimension »

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Fort d’une croissance ininterrompue depuis 10 ans, le Marché International du Film d’Animation d’Annecy prend une nouvelle dimension et se déploie encore davantage. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Mickaël MARIN, Délégué général CITIA, délégué au MIFA (Marché International du Film d’animation d’Anneçy). 

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Quelle nouvelle dimension souhaitez-vous apporter au Marché International du Film d’Animation d’Annecy en 2017 ?

Mickaël MARIN

Notre priorité est d’accompagner sa croissance. En 2016, nous avons comptabilisé 2.800 accrédités, 1.200 sociétés, 370 acheteurs, distributeurs et investisseurs et 69 pays représentés. C’est pourquoi le MIFA 2017 qui se tiendra du mardi 13 au vendredi 16 juin 2017 prend une nouvelle dimension pour accompagner son essor et améliorer ses conditions d’accueil. Nous nous appuyons sur deux leviers importants : rallonger la durée du marché d’une journée (qui habituellement se déroule sur 3 jours) et faire évoluer les infrastructures. Avec le nombre très important de participants, une journée supplémentaire donne davantage de possibilités aux uns et aux autres d’assurer leurs rendez-vous. En faisant évoluer les infrastructures sur 1.000 m2, nous avons aujourd’hui 16% de surface de marché supplémentaire sur un an.

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Quelles sont les tendances émergentes sur le marché de l’animation ?

Mickaël MARIN

L’animation touche de plus en plus de pays. Nous avons vu arriver des territoires d’Amérique du Sud, d’Asie et même d’Afrique dont nous n’aurions pas imaginé la présence il y a 5 ou 6 ans. Nous avons créé il y a deux ans le label Animation du Monde qui accompagne les talents et les projets de territoires émergents pour leur donner la chance d’être visibles, et qu’ils soient confrontés à l’industrie mondiale. Autre tendance, le recrutement. L’animation en France a subi une croissance phénoménale avec une augmentation de 30% de la masse salariale sur la période 2016-2017. Il s’agit des effets conjugués de la réforme du crédit d’impôt avec le compte de soutien pour l’animation. Cette année, nous lançons le «MIFA Campus», une journée dédiée pour stimuler la rencontre entre jeunes talents et professionnels de l’industrie.

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Quelle est la quête de l’industrie de l’animation au niveau mondial ?

Mickaël MARIN

De nombreux projets de réalité virtuelle commencent à voir le jour. L’exploration de cette technique apporte de nouvelles formes narratives. Comme toute innovation, il faut voir si après elle se démocratise. Au niveau mondial, il y a une quête de talents, d’animateurs et de storyboardeurs. L’animation est un genre qui se développe dans le monde entier. Il y a aussi des territoires qui se développent avec des chaînes de télévision qui ont des besoins constants d’images. D’autres opportunités se créent également. Netflix et Amazon par exemple commencent à se positionner sur le marché.

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Quels sont les points marquants du Festival d’Animation d’Annecy ?

Mickaël MARIN

Entre la sélection officielle, les avant-premières, de nouveaux prix, la Chine, pays à l’honneur, la réalité virtuelle, Annecy Classics ou encore l’animation érotique… le programme est chargé. Nous présentons en avant-première des films comme «Moi, moche et méchant 3», «Le Grand Méchant Renard», «Cars 3»,… Nous avons toujours à cœur d’avoir un équilibre entre des productions à gros budgets et des œuvres plus indépendantes. Le budget de la structure (Citia) est de 4,6 M€, et celui du Festival avec le MIFA est de 3,8 M€.

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La France semble parvenir à tirer son épingle du jeu dans l’animation…

Mickaël MARIN

Oui, nous avons la chance d’avoir des pouvoirs publics qui soutiennent le secteur depuis plus de 30 ans. Les producteurs en animation se sont rapidement confrontés au marché international, à la fois pour vendre des séries, voire les coproduire, parce qu’il n’y avait pas d’autres choix pour les développer.