Des milliers de décors et accessoires de cinéma aux enchères

579

Le dessus de lit en fourrure de Mireille Darc dans «Le Grand blond», le canapé en cuir de «La Famille Bélier», les casseroles en cuivre d’»Alexandre le bienheureux»… : des milliers d’objets au casting des plus grands films français seront mis aux enchères à partir de mercredi près de Paris.Entreposés depuis bientôt cinquante ans dans l’un des greniers du cinéma français qui cesse son activité en raison d’une baisse de chiffre d’affaires, meubles, luminaires, tissus, malles et accessoires les plus divers seront dispersés au plus offrant jusqu’à samedi, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), selon la maison de ventes Millon. «Aussi divers qu’insolites, ces objets offrent un formidable voyage à travers les styles et les époques. Derrière chaque lot se cache une histoire, une anecdote ou l’ombre d’une star», souligne la maison Millon. Pour la première fois, à l’occasion de cette vente aux enchères, cette caverne d’Ali Baba ouvre ses portes aux particuliers, avec des lots à partir de quelques euros. Parmi les principaux loueurs de décors du cinéma français, la société Locatema a décidé de fermer définitivement ses portes, contrainte de quitter ses locaux au coeur des célèbres studios d’Aubervilliers. «Nous ne sommes pas propriétaires de notre entrepôt. Les charges sont devenues très lourdes, tandis que les budgets des tournages sont de plus en plus serrés. Notre bilan comptable est devenu négatif, et aucun repreneur ne s’est manifesté…», a regretté la directrice de Locatema, Dominique Crozier. Créée juste après la seconde Guerre mondiale, cette société de location de décors, alors implantée Faubourg Saint-Antoine à Paris, a commencé par louer des tissus et tapis aux productions cinématographiques de l’époque. Marcel Carné fera notamment appel à Locatema, anciennement Etoffilm, pour «Les Enfants du paradis». Depuis, des centaines de réalisateurs ont loué des meubles et accessoires Locatema, dont Claude Pinoteau pour «La Gifle», Jalil Lespert pour son «Yves Saint Laurent», Alexandre Arcady pour «Le Grand pardon», Pierre Granier-Deferre pour «Adieu Poulet!», Thomas Gilou pour «La Vérité si je mens!», Luc Besson pour «Léon» ou Claude Zidi pour «La Zizanie».