Le monde du cinéma français lance un appel à la libération du réalisateur iranien Keywan Karimi

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Mon défi fou cinéma

Le monde du cinéma français a lancé mardi un appel à la libération du réalisateur iranien Keywan Karimi, 31 ans, incarcéré fin novembre dans son pays pour un film sur les graffitis à Téhéran. 

«Condamné par les autorités iraniennes à un an de prison ferme et 223 coups de fouet, Keywan Karimi a finalement été incarcéré. Son crime est de réaliser des films», souligne cet appel signé par plusieurs organisations professionnelles du cinéma français, dont la Société civile des Auteurs réalisateurs producteurs (ARP), la Société civile des auteurs multimédia (Scam) et la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD), ainsi que des organisations européennes comme la Fédération européenne des réalisateurs de l’audiovisuel (FERA), la Deutsche Filmakademie et l’Association néerlandaise des auteurs et traducteurs (VSenV). 

«De trop nombreux artistes, journalistes et citoyens iraniens ont déjà été emprisonnés, persécutés car leur voix discordante dérangeait: trop politiquement incorrecte, trop ouverte au reste du monde. Ce n’est pas acceptable», ajoute-t-il. «Nous demandons aujourd’hui solennellement sa libération au Président iranien, Monsieur Hassan Rohani», poursuivent les signataires. 

«Nous demandons aussi à la France, à l’Union européenne et à tous les gouvernements amis de la démocratie, d’intercéder en faveur de Keywan auprès des autorités iraniennes». 

Une soirée de soutien à Keywan Karimi est organisée mardi soir au Cinéma des cinéastes à Paris, au cours de laquelle cet appel sera lu par le réalisateur français Michel Hazanavicius. 

Le film de Keywan Karimi «Writing on the City», pour lequel il a été emprisonné, sera projeté lors de cette soirée. Documentaire d’une heure, «Writing on the City» décrit l’histoire des graffitis dans les rues de Téhéran de la Révolution de 1979 au «mouvement vert» qui a suivi l’élection présidentielle iranienne de 2009. 

Parallèlement à la soirée de mardi, ce film est désormais disponible sur la plateforme de Vidéo à la demande (VOD) UniversCiné, tout comme la fiction de Keywan Karimi «Drum», présentée dans une sélection parallèle à la dernière Mostra de Venise. 

Keywan Karimi, musulman sunnite originaire du Kurdistan iranien (ouest), avait été condamné à six ans de prison en octobre 2015 pour «insulte contre les valeurs sacrées» et «propagande contre le régime», après la diffusion d’une bande-annonce de son documentaire. 

Son sort a ému de nombreux cinéastes à travers le monde. Sa peine a été ramenée à un an de prison et 223 coups de fouet par une cour d’appel en février. Il a été arrêté et incarcéré le 23 novembre dans son pays.