«Monde» : la rédaction veut «renouer le dialogue» avec les actionnaires

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Des représentants de la rédaction du «Monde», réunie en assemblée générale lundi, doivent rencontrer mardi les trois actionnaires du quotidien afin de «renouer le dialogue» et proposer un calendrier pour élire un nouveau directeur, selon plusieurs journalistes.Cinq journalistes du conseil de gérance et du «pôle d’indépendance» du journal, qui rassemble plusieurs instances représentatives du personnel, doivent voir mardi après-midi les trois actionnaires du «Monde» (Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse), a indiqué Alain Beuve-Méry, président de la Société des rédacteurs du «Monde». «Le Monde» n’a plus de directeur depuis le rejet mercredi par une partie de la rédaction du candidat proposé par les actionnaires, l’actuel numéro deux Jérôme Fenoglio, suivi jeudi de la démission du directeur par intérim Gilles van Kote. Lors de l’assemblée générale, une partie des journalistes a réclamé l’audition de nouveaux candidats et un vote d’ici l’été. Cette proposition, parmi d’autres, sera soumise aux actionnaires lors de cette rencontre, ont indiqué des journalistes du «Monde» présents à l’AG. Au cours de cette réunion, une partie des salariés a cependant exprimé son souhait d’un «processus plus long, qui permettrait de reposer à plat la procédure», selon un membre de la rédaction. «La rencontre de demain a pour but d’inviter les actionnaires à reprendre la procédure. De constater que quelque chose n’a pas marché. Après, difficile de savoir à quel stade (de la procédure, NDLR)», a ajouté un autre. La candidature de Jérôme Fenoglio n’a recueilli mercredi que 55% des voix de la rédaction.Pierre Bergé s’est déclaré vendredi «violemment contre» la règle des 60% de suffrages nécessaires, selon les statuts du journal, pour que son directeur soit approuvé par la rédaction. «Le fait que Bergé soit aussi offensif sur le sujet ne facilite pas le débat» sur une éventuelle remise à plat de la règle des 60%, a estimé un journaliste du «Monde». «Le noeud de la discussion, c’est ce droit de veto de la rédaction», a expliqué l’un de ses collègues. Pour l’heure, aucune nouvelle candidature n’a été portée à la connaissance des salariés. «Les candidats qui s’étaient déclarés la dernière fois peuvent avoir le sentiment qu’ils sont cramés et que les actionnaires ne les choisiront jamais. La liste des gens qui ont une certaine légitimité (…) n’est plus très longue», a commenté un membre de la rédaction.