N. AUBOYNEAU (France 2) : « Le théâtre est un marqueur de la création sur notre antenne »

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Nicolas AUBOYNEAU, Directeur de la Culture de France 2

Retour du théâtre en direct. Ce mardi 7 février 2016 en Prime Time, France 2 diffuse «Pleins Feux» avec Line Renaud qui nous plonge dans l’univers du théâtre des années 50. L’occasion de s’intéresser à la logique culturelle de la chaîne avec Nicolas AUBOYNEAU, Directeur de la Culture de France 2.

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Le théâtre demeure-t-il un genre majeur de France 2 ?

Nicolas AUBOYNEAU

Le théâtre est un marqueur de la création et de la place de la culture populaire sur l’antenne. Sur une saison, nous proposons entre 5 et 10 pièces. Il faut que ça reste événementiel. Il y a 1 ou 2 saisons, on m’avait demandé davantage de pièces, et nous nous sommes plantés. On ne veut pas commencer à ressembler à ce qu’était «Au théâtre ce soir», c’est-à-dire un théâtre un peu formaté. Si nous proposons deux fois de suite une pièce du même style, on perd de l’audience. Ce mardi 6 février, nous proposons «Pleins Feux» (CR Production/Calt Production/Robin Production) avec Line Renaud. En revanche, il est important de donner envie par le biais de bandes-annonces, de communication autour du spectacle et évidemment des comédiens à l’affiche. A partir du moment où la promesse existe, les gens viennent. Pour qu’ils restent, cela va dépendre de la mise en scène, de l’histoire racontée. Les 1ères minutes du spectacle sont déterminantes. Nous avons commencé l’année en beauté avec le spectacle «Elles s’aiment», servi par Muriel Robin et Michèle Laroque, des comédiennes formidables (3,6 millions de téléspectateurs, soit 15,8% de pda, ndlr).

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Pointez-vous du doigt la fragilité du théâtre à la TV ?

Nicolas AUBOYNEAU

Oui, c’est à chaque fois une prise de risque. Ce n’est pas comme une émission de TV classique. En théâtre, nous choisissons une pièce, une équipe, un metteur en scène. Nous allons également voir les spectacles qui fonctionnent. Après «Pleins Feux», nous retransmettrons certainement en direct sur France 2 «Le syndrome de l’Ecossais», l’un des succès de la saison théâtrale.

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Quel est le business modèle du théâtre à la télévision  ?

Nicolas AUBOYNEAU

A une époque, on commandait directement les pièces. La télévision, avec la participation du CNC, finançait 100% de la création du spectacle : costumes, décors, cachets des comédiens. Avec Christophe Robin, le producteur de «Pleins Feux», nous fonctionnons sur un modèle beaucoup plus sain et vertueux.

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Les pièces avec les animateurs de France 2 s’inscrivent-elles en dehors de la saison théâtrale de la chaîne ? 

Nicolas AUBOYNEAU

Pour l’instant, oui. C’est un exercice compliqué car il faut trouver une pièce avec beaucoup de rôles. Il s’agit vraiment d’une soirée de divertissement dans laquelle les animateurs nous offrent une pièce de théâtre. Ce type de création ne rentre pas dans le cadre de la saison théâtrale de France 2.

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D’autres événements «culture» à venir ?

Nicolas AUBOYNEAU

Nous nous coordonnons avec les différentes unités pour faire vivre les évènements culturels sur France 2. La culture, c’est aussi des événements comme «Le concert de Paris», qui fait de la musique classique un événement qui rassemble des millions de téléspectateurs à l’international, dans une dizaine de pays.