N. DARRIGRAND (France 5) : «On essaie aujourd’hui de creuser le sillon des programmes de découverte incarnés»

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L’été approche et France 5 renouvelle son ambition. La chaîne du service public proposera pendant la période estivale cinq nouvelles séries documentaires sur son antenne, un bon moyen de tester de nouvelles incarnations sur son antenne. Afin de nous en parler plus précisément et évoquer par la même occasion les priorités de la rentrée, média+ s’est entretenu avec Nathalie DARRIGRAND, Directrice exécutive de France 5.

média+ : Comme chaque saison, France 5 investit dans sa grille d’été. Est-ce une stratégie que vous accentuez en 2018 ?

Nathalie DARRIGRAND : C’est une stratégie que nous poursuivons. On essaie aujourd’hui de creuser le sillon des programmes de découverte incarnés afin de maintenir le lien entre le téléspectateur et notre antenne. Cet été, nous allons, encore plus à la rencontre de l’autre grâce à cinq nouvelle séries.

Êtes-vous parvenu à renouveler vos incarnations sur l’été ?

Il y a quelques mois, nous avions lancé une consultation auprès de producteurs. Il a fallu trouver de nouvelles formes et de nouvelles façons de voyager et de voir le monde. C’est le cas avec la collection documentaire «Dorine, d’un ciel à l’autre» (4X52’ – Outside Films) où France 5 prend de la hauteur avec Dorine Bourneton, première femme handicapée pilote de voltige aérienne au monde. Elle nous fait découvrir des paysages à couper le souffle et des rencontres à 3.000 mètres d’altitude pour un dépaysement total en Angleterre, Afrique du Sud, Alaska et Maroc. Dans un autre genre, au volant de sa 2CV orange, Grégoire Hussenot sillonne la France dans «Vous êtes super !» (2X52’ – Bonne Pioche Télévision) pour encourager les porteurs de projets originaux et utiles. Au programme également, «Drôles de villes pour une rencontre» (2X52’ – Tournez S’il Vous Plaît) avec Alexandra Alévêque, «Au bout, c’est la mer» (4X52’ – Step by Step Production) avec François Pécheux ou encore «Les avions du bout du monde» (4X52’ – Antipode).

Aimeriez-vous incarner davantage votre grille sur le reste de l’année ?

Nous pourrions difficilement faire plus. France 5 s’impose principalement avec deux genres de programmes : le magazine et le documentaire Pour le coup, nous avons déjà une belle proportion d’incarnations.

France 5 propose de moins en moins d’épisodes de «J’irai dormir chez vous» et «Nus & culottés». Pour quelle raison ?

C’est une volonté des principaux intéressés. Antoine de Maximy a un emploi du temps chargé et développe de nouveaux projets en parallèle de ses émissions. A chaque fois, ce sont des investissements personnels très lourds. Cet été, le globe-squatteur en chemise rouge nous propose des épisodes inédits de «J’irai dormir chez vous» (3X52’/1X90’ – Bonne Pioche Télévision) en Arménie, dans les îles Kiribati et aux Philippines. Après la rediffusion de l’épisode sur le Malawi, Antoine de Maximy dévoilera pour la première fois des images inédites de ce périple. Quant à Nans et Mouts dans «Nus & Culottés» (3X52’ – Bonne Pioche Télévision), ils ont tenté l’expérience au Canada.

Constatez-vous un rajeunissement de votre audience pendant la période estivale ?

Ce n’est pas ce que l’on cherche spécialement. La question du rajeunissement vient avec les contenus. En revanche, un programme comme «Nus & culottés» attire en effet un public assez jeune. C’est le résultat d’une nouvelle façon de faire. Les protagonistes gèrent au mieux leur communauté et drainent des valeurs que le jeune public recherche.

«Bienveillance» et «exigence» sont-ils les mots clés de votre line-up ?

C’est exact ! A la rentrée 2016, nous avions commandé une étude sur les attentes du public autour de la télévision. Les téléspectateurs étaient en quête de connaissance et de bienveillance. France 5 n’en était pas loin.

Dans le cadre des restrictions budgétaires de France Télévisions, France 5 en est-elle impactée ?

A la rentrée, nous le serons. Les économies seront essentiellement portées sur les programmes de flux.

France 5 s’inscrit aussi au cœur du mercato…

C’est exact ! L’équipe est vraiment très belle. C’est tout-à-fait normal que l’on vienne chercher dans notre jardin. Le départ de Bruce Toussaint de «C dans l’air» n’est pas une surprise. Nous en avions parlé ensemble.

On évoque Karim Rissouli en remplacement de Bruce Toussaint ?

Ah oui ? Ce serait une bonne idée. Nous ferons des annonces en temps voulu. On essaie de résister au temps médiatique qui va très vite.

Cette saison, «C à vous» performe particulièrement. Que prévoyez-vous à la rentrée ?

L’équipe est très harmonieuse autour de Anne-Élisabeth Lemoine. Il y a aussi tout un travail d’explication de l’actualité et d’ouverture sur le monde qui porte ses fruits. «C à vous» a sa musique. Anne-Elisabeth a extrêmement bien repris les rênes du programme. Je souhaite que l’équipe actuelle reste en place la saison prochaine.

Quelles sont vos priorités pour la rentrée ?

On va réfléchir à plus de collections documentaires. On travaille aussi sur des formats plus longs en Prime Time. Il y a tout un travail qui va consister à événementialiser davantage la grille et à jouer sur des temps de programmation. Les sujets qui nous intéressent aujourd’hui sont liés entre autres à la mondialisation des images et aux Fake News.