N. KRANTZ-GOBBI (Victoires de la Musique) : «Cette soirée est le seul moment de reconnaissance des artistes par la profession»

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Natacha KRANTZ-GOBBI, Présidente des Victoires de la Musique

Vendredi 9 février 2018 à 21h00, France 2 proposera en direct de la Seine Musicale, la 33ème cérémonie des Victoires de la Musique animée par Daphné Burki et produit par Morgane Production. Les détails de cette soirée nous sont expliqués par Natacha KRANTZ-GOBBI, Présidente des Victoires de la Musique. 

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Comment parvenez-vous à moderniser la cérémonie des Victoires de la Musique?

Natacha KRANTZ-GOBBI

La modernisation apparaît premièrement dans les catégories elles-mêmes. Nous sommes beaucoup moins contraints à certains formats. A ce titre, j’ai rajouté la possibilité d’avoir des EP dans la catégorie «Album». Nous avons suivi la même démarche sur la vidéo avec la catégorie «Création Audiovisuelle» qui peut comprendre un clip, une mini-série, un court métrage, une session acoustique. Ce qui est important, c’est de montrer les valeurs des Victoires de la Musique. Avec l’agence BETC, nous avons fait un film d’1 minute qui incarne les valeurs de l’évènement : bonheur, enthousiasme et engagement. Cette année, nous changeons de lieux. Direction, la Seine musicale qui va donner un nouveau souffle au programme. Ce changement de lieu et de décor n’est pas anodin dans la mesure où il va nous amener d’autres problématiques artistiques. Daphné Burki est à la présentation. C’est une fille qui adore la musique, qui connaît les artistes et qui va donner du rythme à l’émission. Etienne Daho se verra remettre une «Victoire d’honneur». La soirée sera rythmée par des hommages aux disparus récents, Johnny Hallyday et France Gall.

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Quelles sont vos ambitions artistiques sur ce Prime Time de plus de 3 heures?

Natacha KRANTZ-GOBBI

Notre challenge est de faire une émission de télévision dans laquelle on ne s’ennuie pas. Nous avons mis des outils de production qui vont nous permettre d’y arriver (une quinzaine de caméras dont 2 grues, un Steadicam, une caméra sur câble, un travelling rapide au sol et des caméras portables). Si le rythme est bon, personne ne se plaindra de la durée de l’émission. C’est le seul rendez-vous en Prime Time dans lequel il y a plus de 3 heures de musique, non-stop, en direct, 100% live, avec entre 20 et 25 artistes très différents. Les Victoires ont aujourd’hui 33 ans. C’est devenu un rendez-vous attendu, incontournable pour les artistes et leurs partenaires professionnels. Pour certains d’entre eux, c’est aussi souvent l’unique opportunité d’être vus à la télévision à une heure de grande écoute.

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Les Victoires de la Musique sont-elles le miroir de l’industrie musicale ?

Natacha KRANTZ-GOBBI

Bien entendu. L’Académie des Victoires regroupe 600 membres représentatifs de la filière musicale. Elle est composée de trois grandes familles. 1) le collège des artistes, interprètes, musiciens, auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. 2) le collège des producteurs de disques et des producteurs de spectacles. 3) les représentants des médias, des disquaires, des techniciens du son, des agents, des personnalités et des promoteurs indépendants. Après, c’est forcément un choix subjectif. Les Victoires représentent bien la production musicale et sa consommation. Cette année, c’est la première fois qu’il y a deux artistes urbains dans la catégorie «Artiste Masculin». L’urbain est dans toutes les catégories aujourd’hui et n’est pas cantonné à un genre. Quand on voit que 26 albums urbains locaux ressortent dans le Top 50, il est normal que le genre soit représenté.

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Un mot sur la place de la musique dans cette industrie ?

Natacha KRANTZ-GOBBI

Plus de 40% du marché musical se fait aujourd’hui par le stream. C’est une réalité mondiale. Peut-être que l’année prochaine, on atteindra l’équilibre entre le physique et le digital. La musique est une pièce maîtresse de la culture. Elle est un étendard contre l’obscurantisme. La musique peut paraître parfois très utile. Les Victoires de la Musique illustrent la diversité musicale en France. Notre marché local est fort. La musique nous fait du bien et créée du lien social. La cérémonie des Victoires est le seul moment de reconnaissance des artistes par leurs pairs et la profession.