Nathalie ANDRE (France 2) : «La politique de divertissements événementiels restera sur France 2»

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Nathalie ANDRE, Directrice des Divertissements de France 2

Comme chaque année, France 2 célèbre les artistes et les récompensent à travers «Les Victoires de la Musique» produit cette saison par Morgane et diffusé vendredi prochain en direct. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Nathalie ANDRE, Directrice des Divertissements de France 2. Elle revient aussi sur la politique de variétés et de divertissements impulsée par la nouvelle direction de la chaîne. 

MEDIA +

Comment optimisez-vous chaque année le renouvellement des «Victoires de la Musique» ?

NATHALIE ANDRE

Sur l’aspect artistique, ce sont les professionnels de l’industrie musicale qui votent pour la sélection des Victoires. Nous espérons à chaque fois que la programmation soit très éclectique afin qu’elle mélange des artistes qui vendent des albums, avec des révélations intéressantes. Ensuite, nous essayons chaque année de faire court. Ce qui est impossible. Nous avons 27 artistes à faire chanter et donc 27 «backline» différents à assurer. A chaque édition, France 2 impulse une tonalité nouvelle. Nous la travaillons avec le producteur, Morgane cette année. Chaque tableau sera une création illustrant au mieux l’univers des chansons présenté à travers un écran géant de 22m². France 2, en tant que diffuseur, donne ainsi l’opportunité à des artistes de faire leur 1er Prime Time. Avec la puissance du streaming, ils ont ensuite la possibilité d’être visionnés plusieurs fois, puis d’être téléchargés légalement. Les Victoires font vendre.

MEDIA +

Belle dynamique sur les divertissements de France 2 ces derniers mois. Qu’en pensez-vous ?

NATHALIE ANDRE

On se bat. Vincent Meslet, le nouveau directeur exécutif de France 2 a décidé que la chaîne sera celle des artistes. C’est une perspective réjouissante. Avec le retour, entre autres, de «Taratata 100% live» sous l’impulsion de Delphine Ernotte, il y a une vraie place pour les variétés avec des formats différents. C’est le cas notamment avec «Alcaline» et nos Prime Time. Le service public a la capacité de faire chanter tous les styles d’artistes. C’est une donnée importante.

MEDIA +

Quelles sont les perspectives en matière de nouveaux divertissements?

NATHALIE ANDRE

C’est assez difficile de répondre à cette question aujourd’hui puisque nous sommes en train de préparer la grille de rentrée. Mais bien sûr, nous recherchons constamment de nouvelles choses qui amèneront le divertissement à se renouveler et à mettre en valeur les artistes. Le genre «divertissement» est synonyme de fête, d’humour, de magie, etc. Mais le plus difficile à modifier, ce sont les Prime de variétés. Nous avions opéré un renouveau du genre avec «Les copains d’abord», une émission sans animateur, qui laissait la place aux artistes et qui proposait 30% de fiction et 70% de variétés. Un nouveau numéro est en préparation pour septembre.

MEDIA +

Êtes-vous à la recherche de nouvelles écritures ?

NATHALIE ANDRE

Oui, c’est l’un de nos enjeux. Nous faisons aussi attention à nos budgets. (La moyenne d’un Prime de divertissement est de 500.000 €, ndlr). Nous recherchons des concepts nouveaux qui conservent le genre «variétés», même si la tendance du secteur veut qu’on aille vers les «Talent Show». Je pense sincèrement qu’une marque comme «Le Grand Show», qui revient 3 à 4 fois par an, est importante car elle rencontre son public. C’est le cas aussi de «La fête de la chanson française», «Vivement dimanche» ou des «Années Bonheur» qui programment beaucoup de jeunes artistes.

MEDIA +

Patrick Sebastien est-il menacé ?

NATHALIE ANDRE

Pour moi, Patrick Sébastien est un animateur culte avec des émissions cultes et qui réalise de belles audiences tout en continuant à promouvoir la musique, le cirque et le spectacle vivant.

MEDIA +

MPF, filiale de production de France TV récupère «La fête de la musique». Êtes-vous prêts à faire face à TF1 ?

NATHALIE ANDRE

Oui, et nous allons cette année à Toulouse. En juin dernier, TF1 s’est mise en frontal alors qu’elle  ne faisait plus de fête de la musique depuis longtemps. Les moyens qu’ils ont ne sont pas comparables aux nôtres. Mais la politique événementielle reste sur France 2. Cela s’illustre aussi avec des programmes comme «Prodiges», «Le concert du 14 juillet» au Trocadéro ou «L’Eurovision».

MEDIA +

Avez-vous d’autres projets en préparation ?

NATHALIE ANDRE

Une émission, c’est comme une recette de cuisine. Plus vous la faite, plus vous la peaufinez. C’est ce que nous faisons avec «Pop Show», de retour le 13 février avec Nagui. La notion de «one shot» n’a d’intérêt que si elle est vraiment événementielle. Nous allons continuer avec plaisir «Le village préféré des Français», ce qui n’est pas forcément le cas de ses déclinaisons.