Nora MELHLI, Directrice de la Fiction – Shine France

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La série «Malaterra» (8X52’), adaptation française de «Broadchurch» débarque ce soir sur France 2. L’adaptation, est-ce un exercice périlleux ? 

Nora MELHLI

«Broadchurch» est une série que j’ai repérée bien avant sa diffusion en France. Elle était produite par Kudos en Angleterre, une filiale de Shine. C’est d’ailleurs avec cette société que nous coproduisons «Tunnel» pour Canal+. Lorsque j’ai eu pour projet d’adapter «Broadchurch» en France, nous nous sommes réunis avec les auteurs pour reprendre le scénario, le décortiquer et remettre tout à plat.

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A défaut de «remettre tout à plat» dans une adaptation, pourquoi ne pas créer une série à part entière ? 

Nora MELHLI

Nous assumons l’adaptation. Ce qui m’a plu dans «Broadchurch», c’est la singularité du traitement des personnages. Ce n’est pas juste le récit de la mort d’un enfant. Mais cet élément déclencheur nous a donné envie de réfléchir aux répercussions sur la communauté de personnages. L’adaptation, c’est de la réappropriation. Et nous avons choisi Jean-Xavier de Lestrade («Souspçons») comme réalisateur.

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Une saison 2 de «Malaterra» en vue ? 

Nora MELHLI

Ce n’est pas dans les tuyaux pour l’instant.

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L’utilisation de Twitter a été intégrée dans «Malaterra». Qu’en est-il ? 

Nora MELHLI

«Malaterra» est une série chorale. Pour créer une galerie de personnages et donc une radiographie de la société, il faut avoir un certain nombre de personnages très différents les uns des autres. Dès le 1er épisode, un jeune journaliste arrive sur les lieux du crime, devine l’identité de la victime et le tweet. En parallèle sur Twitter, nous alimentons le compte du personnage. Il va donner son ressenti, ce qui va permettre au public, en regardant la série, d’avoir un point de vue «en direct».

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Développez-vous des coproductions internationales ? 

Nora MELHLI

Bien entendu. On ne va pas s’arrêter à «Tunnel» dont nous venons de finir la saison 2. Nous développons des coproductions «organiques», dans lesquelles nous avons des intérêts éditoriaux et financiers «naturels». Être dans un groupe comme Shine nous donne accès à des échanges réguliers avec nos contacts étrangers.

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Produirez-vous bientôt pour M6 ? 

Nora MELHLI

C’est en cours. Sur une idée originale de Thierry Ardisson, nous coproduisons avec sa société Ardimages une série thriller pour M6. Intitulée «Darknet» (8X52’), cette série raconte le quotidien d’un couple en apparence soudé qui vole en éclat lorsqu’ils apprennent que leur fille de 8 ans est atteinte d’une maladie incurable.

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Produisez-vous des séries de 26’? 

Nora MELHLI

Nous venons de lancer la mise en production pour France 4 de la série «Dead Landes» (10X26’). C’est une comédie déjantée destinée à un public jeune adulte.

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Avez-vous repéré de nouveaux formats ? 

Nora MELHLI

Nous voyons beaucoup de choses. On ne s’interdit rien éditorialement parlant. Des projets sont à l’étude chez les diffuseurs : ARTE, France Télévisions et TF1.

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Quel est votre point de vue sur l’état de la fiction française? 

Nora MELHLI

Que ce soit en écriture, en mise scène ou en production, la fiction française a franchi un niveau. La concurrence actuelle nous oblige à être inventifs. Les lignes bougent et c’est excitant. Je suis heureuse de voir que la fiction française commence à avoir un vrai écho à l’étranger.

LES DIRIGEANTS 

Nora MELHLI 

Directrice de la Fiction

COORDONNEES 

305, Avenue le jour se lève – 

92100 Boulogne-Billancourt 

DATE DE CREATION 

Septembre 2012 

PRODUCTIONS 

«Malaterra» (F2); «Tunnel» (C+) ; «Darknet» (M6) ;…